Comment booster l'investissement et créer de l'emploi durable ? Comment réorganiser et développer l'aménagement du territoire, l'urbanisme, promouvoir le cadre de vie du citoyen ? Comment promouvoir le développement humain, favoriser l'intégration économique et socioculturelle des jeunes ? Comment protéger l'environnement ? Comment améliorer la gouvernance et réduire la fracture entre l'Etat et la société ? C'est pour répondre à cette problématique qu'un forum sur l'investissement et le développement local, sous le générique Fidel, est organisé, de jeudi à samedi, à l'INTHT de Tizi Ouzou, à l'initiative de deux associations, l'Association pour le développement social et culturel (ADESC) et l'Espace pour la promotion de l'investissement (EPI). M. Benyaou, président de l'ADESC, devant l'absence de certains acteurs du développement local, à l'instar de l'APW et de la CCID (Chambre de commerce et d'industrie du Djurdjura), n'a pas manqué de préciser que le forum est ouvert à toutes les compétences et les bonnes volontés. En revanche, l'essentiel des soutiens au président Bouteflika y est représenté au séminaire. L'orateur a expliqué les enjeux et les objectifs d'un tel événement dans une région qui a tourné, malgré elle, le dos au développement économique avec un tableau de bord peu reluisant : quelque 100 000 chômeurs, un déficit de 30 à 50 000 logements, des centaines d'entreprises délocalisées, des milliers d'universitaires qui s'expatrient… Pour résorber ces déficits et répondre aux nouveaux besoins d'ici 2025, l'orateur suggère la création de 10 000 à 15 000 emplois chaque année pour une population active de 600 000 personnes, et la construction d'autant de logements annuellement en sus du développement des infrastructures pour une population de plus de 1 600 000 habitants. Autrement dit, travailler à faire de Tizi Ouzou une zone d'excellence capable d'animer la métropole de demain. “Il faut sortir des sentiers battus”, dit-il. Durant la présentation de la communication du groupe Cevital, il a été mentionné l'installation d'une unité de bâtiment préfabriqué de la société Cevico, filière de Cevital, à Tizi Ouzou, et ce, dans le cadre d'un programme d'implantation de 10 unités sur le territoires national. Cevital est également disposé à étudier toutes les possibilités d'investissement dans la wilaya de Tizi Ouzou. Présent à l'ouverture des travaux du forum, jeudi dernier, le ministre des Ressources en eau a estimé que la wilaya de Tizi Ouzou jouit d'un potentiel important, car possédant une infrastructure capable d'accueillir les investissements. Les potentialités de Tizi Ouzou et les ambitions qui sont les siennes sont capables de relancer la machine économique dans la région. “L'Etat est en train de faire son devoir envers cette région, l'investissement public a repris”, dit Abdelmalek Sellal. Auteur d'une communication sur les finances locales, le député RND Abdelkrim Harchaoui reconnaît qu'il y a un sérieux problème d'équilibres financiers au niveau des collectivités locales. Quelque 980 communes déficitaires sont recensées à l'échelle nationale. Les agrégats budgétaires montrent une “persistance de ce déficit (qui) pose un problème structurel”, fait-il remarquer. L'ex-ministre des Finances suggère des pistes de réflexion pour une refonte de la gestion des finances locales. C'est la seule manière, à ses yeux, de permettre une mobilisation optimale des ressources disponibles pour amorcer une dynamique de développement local. Pour sa part, M. Oussalem, enseignant à l'université Mouloud-Mammeri, a donné une communication sur “Le développement local en contexte de mondialisation”. Le forum a poursuivi, vendredi et samedi, ses travaux avec les travaux d'ateliers de réflexion. Hier, les travaux se sont poursuivis avec la lecture des rapports de synthèse des ateliers ainsi que la constitution des groupes de travail pour le suivi des projets dans le cadre de l'après-forum. Y. A.