Si au niveau de la ligne de conduite de la Centrale syndicale le chemin semble donc tout tracé, l'élection d'une nouvelle direction pour les cinq prochaines années devrait tout aussi être réglée comme du papier à musique. Abdelmadjid Sidi-Saïd peut maintenant s'endormir sur ses lauriers. Lui qui pouvait craindre la résurgence de la contestation à son encontre au sein de la Centrale syndicale, à l'occasion de ce XIe congrès, semble déjà assuré et même rassuré quant au choix de la continuité défendu et soutenu là où on ne l'attendait peut-être pas. Et lorsque le président de la République “donne le la”, avec un discours, plutôt un festival de louanges à l'adresse de l'UGTA, le reste ne devrait pas peser lourd. L'UGTA, selon le chef de l'Etat, est “un acteur national privilégié”. Voilà ce qui va encore ajouter de l'eau au moulin de Sidi-Saïd et va, sans nul doute, faire taire une bonne fois pour toutes, ces quelques voix “discordantes” au sein de la Centrale syndicale qui espéraient déloger, ou tout au moins déstabiliser, l'actuel locataire de la Maison du peuple. Les seuls qui peuvent contester un tel processus, ce sont les syndicats autonomes dont la mobilisation de plus en plus importante sur le terrain, agace. Néanmoins, ceux-là ne sont pas de la fête. Si au niveau de la ligne de conduite de la Centrale syndicale le chemin semble donc tout tracé, l'élection d'une nouvelle direction pour les cinq prochaines années devrait tout aussi être réglée comme du papier à musique. Loin s'en faut, l'actuel locataire de la Maison du peuple peut même se plaindre de l'absence d'adversaires, plutôt de lièvres, dans la course, ce qui, il est vrai, entame quelque peu la crédibilité de la démarche. Mais, selon toute vraisemblance, là n'est pas l'essentiel, pour les responsables de l'UGTA cela s'entend. Le patron sortant de l'UGTA peut donc avec sérénité se consacrer aux autres tâches du congrès en mettant en avant, pour les besoins de la consommation interne, “les acquis” du premier mandat marqué, notamment par la promulgation du statut général de la Fonction publique, la création du fonds de réserve des retraites, la conclusion des conventions de branche et d'accords salariaux et l'augmentation du SNMG. Cependant, si finalement Sidi-Saïd va sans nul doute succéder à lui-même sans livrer bataille, il s'agira, maintenant, surtout de savoir si, par la suite, son organisation va pouvoir sortir du giron des institutions pour retourner dans son milieu naturel, à savoir celui de la mobilisation ouvrière pour gagner en crédibilité. Mais, cela apparaît déjà comme une vraie chimère, car pour Sidi-Saïd l'UGTA, “a gagné le pari de la discipline”. H. S.