Le stade du 1er-Novembre aura vécu, lundi après-midi, des moments d'ambiance et d'allégresse que l'histoire fabuleuse de la Jeunesse sportive de Kabylie retiendra certainement dans ses lettres d'or qui auront retrouvé, l'espace d'un après-midi pluvieux d'un printemps plein de promesses, leur éclat d'antan. L'on savait pourtant que cette superbe affiche JSK-ASO risquait d'être décisive pour la course au titre, mais voilà que les Canaris qui avaient éprouvé mille et une difficultés face au coriace dauphin chélifien, surent finalement se transcender et trouver ainsi toutes les ressources nécessaires pour forcer la décision et prendre ainsi une très sérieuse option pour le titre. Même en infériorité numérique après l'expulsion sévère du défenseur international Rabie Meftah dès la 20' de jeu, le leader kabyle fit alors preuve d'orgueil et d'abnégation pour aller chercher un succès au forceps et étaler bien avant l'heure le fameux tapis rouge qui mène vers le podium. En forçant la décision dans les dernières minutes à un duel imprévisible (84'), les poulains de Moussa Saïb ont prouvé qu'ils avaient bien du cœur et du mental, en cette saison pas comme les autres, pour imposer leur loi au moment où l'on ne les attendait pas. Cette JSK qui arrache régulièrement des points précieux en fin de partie recèle très certainement de la graine de champion et ce n'est pas les Chélifiens qui nous contrediront. Ils auraient pu certainement aspirer à un tout autre résultat s'ils n'avaient pas trouvé des adversaires beaucoup plus farouches et déterminés dans le camp d'en face. Demba et Coulibaly ont fini par faire plier l'ASO par leurs montées offensives et leurs bagages athlétiques. Il faut bien se rendre à l'évidence que la “bande à Saïb” n'aura pas volé un titre qui, en début de saison, n'était guère dans ses cordes en raison de la jeunesse de son effectif quand bien même le président Hannachi avait annoncé haut et fort sa grande prétention de titiller le “scundetto”. “C'est la victoire de tout un groupe volontaire et solidaire qui se voit récompensé dans ses efforts. Certes, le titre n'est pas encore assuré, mais nous sommes sur une courbe ascendante, et j'espère que nous resterons vigilants et mobilisés jusqu'à la consécration finale”, nous dira le coach Moussa Saïb qui, malgré l'ovation monstre que lui a réservé le public kabyle à la fin du match JSK-ASO, tient à garder la tête sur les épaules et s'efforce de ne pas verser dans un optimisme démesuré. “Nous n'avions pas le droit de décevoir un public aussi merveilleux”, dira de son côté le président Hannachi. “Nos supporters ont tenu à encourager l'équipe durant toute la partie et se sont montrés très patients jusqu'à ce but libérateur de fin de match. N'est-ce pas que notre cher public avait confiance en son équipe qui aura fait un grand pas vers le titre car j'estime que nous sommes champions à 99%, car avec neuf points d'avance à cinq journées de la fin du championnat, le titre ne pourra guère nous échapper”, dira encore le président Hannachi. Et comme pour illustrer parfaitement la réussite kabyle, l'excellent défenseur malien, Idrissa Coulibaly, aura réussi un véritable show, à lui seul, en multipliant les prouesses techniques et en se permettant même le luxe d'inscrire le but de la victoire qui propulse la JSK vers son 14e titre national. “Je suis heureux et fier d'être le sauveur de la JSK, mais c'est toute l'équipe qui fut admirable dans son combat pour forcer le destin et glaner les trois précieux points qui nous permettent de croire désormais au titre”, dira le jeune Bamakois qui fut porté aux nues par les supporters kabyles. Les fameux “Compeone ! Compeone !” ont alors retenti dans le “chaudron vert et jaune” de Tizi Ouzou comme pour rappeler en fait que les Canaris ont réussi leur envol majestueux et se retrouvent de plus en plus proches du paradis. C'est dire que toute la Kabylie s'apprête d'ores et déjà à vivre un printemps de folie et à saluer tel qu'il se doit, trois années seulement après le dernier titre de 2005, un 14e titre national qui fera sûrement date dans les annales du prestigieux club kabyle. Mohamed Haouchine