Des sources au fait du dossier de demande d'extradition de Khelifa ont affirmé hier que l'Algérie a présenté à la justice britannique un dossier complet “répondant à toutes les normes en vigueur”. La justice britannique avait entamé l'examen de la demande algérienne le 11 mars dernier lors d'une audience procédurale. La deuxième audience s'est tenue mardi dans la première chambre du tribunal de Westminster. Cette deuxième audience devait permettre de se prononcer sur la demande algérienne, laquelle décision a été reportée au 18 avril. La suspension de l'examen de l'appel interjeté par la défense de Abdelmoumen Khelifa en septembre 2007 contre la décision du tribunal de Westminster de son extradition vers la France et la priorité accordée à l'examen de la demande algérienne d'extradition de Khelifa, condamné par contumace à la prison à perpétuité, démontrent la consistance du dossier algérien, ont affirmé ces mêmes sources. Abdelmoumen Khelifa a été arrêté le 27 mars 2007 en vertu d'un mandat d'arrêt européen et déféré devant le tribunal de Westminster dans le cadre d'une demande d'extradition formulée par la France pour “banqueroute frauduleuse, blanchiment d'argent et abus de biens sociaux”. L'extradition de Rafik Khelifa vers la France était programmée pour le 25 septembre 2007, mais elle a été différée pour que l'appel interjeté par la défense de Khelifa soit examiné. L'examen de cet appel a, lui aussi, été différé pour permettre à la justice britannique d'examiner la demande algérienne d'extradition. Selon les parties ayant suivi les différentes étapes de la demande algérienne d'extradition, l'examen de cette requête par la justice britannique, après une longue attente, est intervenu après que l'Algérie eut accompli toutes les démarches nécessaires en la matière, notamment la présentation d'un dossier complet que la justice britannique a jugé recevable de par son caractère dangereux et qui l'a amené à suspendre l'examen de l'appel interjeté par la défense de Khelifa dans l'affaire de son extradition vers la France. La justice britannique a jugé, lors de l'enquête préliminaire, que les motifs de demande d'extradition de Khelifa présentées par la France “ne représentaient qu'une infime partie de l'ensemble des crimes avérés contenus dans la demande algérienne”, ont indiqué ses sources. APS