Les capacités réelles de stockage de la wilaya de Mascara sont nettement inférieures aux prévisions. Le taux de remplissage actuel n'excède pas les 40%. Outre le problème lié à l'alimentation en eau potable durement ressenti par la population de la capitale de l'Emir, notamment en période estivale, caractérisée par une plus importante consommation du précieux liquide, la région des Beni Chougrane, dont la vocation première reste l'agriculture, souffre de la sécheresse, un facteur ayant eu un impact négatif tant sur la qualité que sur la quantité des produits cultivés, dont la pomme de terre, l'oignon, le melon, la vigne et les céréales qui symbolisent principalement la ville de Mascara, car la plaine de la Habra se caractérise par ses maraîchers et l'olive domine le périmètre de Sig. Dans ce contexte, force est de reconnaître que l'agriculture et l'hydraulique sont deux secteurs complémentaires dans de telles circonstances même si l'eau est une richesse nécessaire à toutes les activités. Pourtant, en théorie, la wilaya de Mascara dispose de grandes capacités de stockage d'eau avec l'implantation de 4 barrages à Aïn Fekan 120 millions de m3, Chorfa 80 millions de m3, Bouhanifia 50 millions de m3 et Fergoug 15 millions de m3. Néanmoins, eu égard à l'état d'envasement des 4 ouvrages, les capacités réelles de stockage sont nettement inférieures aux normes. À cet effet, le taux de remplissage des barrages de la wilaya n'excède guère les 40% et les volumes emmagasinés incitent au pessimisme, en l'absence des pluies pluviales susceptibles de combler le déficit enregistré. En période hivernale, lors des précipitations, les eaux pluviales se déversent dans la nature ou dans la mer faute d'être retenues par le barrage de Fergoug, envasé à 95%. Certes, les travaux d'envasement sont en cours, mais le rythme d'avancement est tributaire de la disponibilité ou des lâchers d'eau puisque pour la concrétisation de cette opération, il faut un mètre cube pour un mètre cube de boue. Et comme la priorité est réservée à l'alimentation en eau potable, les lenteurs engendrées sont quelque peu justifiées. Pour une meilleure gestion du volume stockée, la police des eaux veille à son bon usage en effectuant après chaque lâcher des contrôles afin que les cultivateurs s'abstiennent d'opérer les vols d'eau à partir de la rivière, une pratique jusque-là exercée pour l'irrigation des cultures.Vigilants, fermes et intransigeants, les agents de la police des eaux sont parvenus à mettre fin à l'anarchie qui régnait en procédant à la saisie d'une dizaine de moto-pompes utilisées par les agriculteurs pour parvenir à leurs fins. Mais, en dépit de toutes ces initiatives, la wilaya de Mascara accuse un grand déficit en matière hydrique, raison pour laquelle la distribution de l'eau est rationnée et dans certaines communes, les ménages ne réceptionnent l'eau qu'une fois tous les 10 jours, se contentant d'acheter ce liquide auprès des revendeurs car le système de citernage est devenu par la force des choses une activité lucrative dans la wilaya de Mascara. A. B.