Les troubles qu'a connu la ville de Tiaret et sa périphérie sud, à la fin de la semaine écoulée, à cause du fâcheux fléau de l'émigration clandestine qui a coûté la vie à de nombreux jeunes de la région, a connu son épilogue par le présentation, ce jeudi matin, de pas moins de trente-six personnes, dont six mineurs, devant la justice. Ainsi, le tribunal en référé s'est prononcé par la mise sous mandat de dépôt de 12 jeunes alors que 18 autres sont frappés d'une citation directe sous l'inculpation de troubles à l'ordre public. Quant aux six mineurs, leur audience a été renvoyée pour ce samedi. En effet, les arrestations ont été opérées suite à des émeutes engagées, en fin d'après-midi de mercredi dernier à Aïn Mesbah, une localité de la périphérie sud de Tiaret, qui a enterré sept de ses enfants, victimes d'une expédition fatale à partir du port de Mers El-Hadjadj, dans la wilaya d'Oran. À en croire certaines impressions, les manifestants ont justifié cette montée au créneau par l'absence des autorités locales lors de l'enterrement. “À défaut de venir nous consoler, les pouvoirs publics n'ont pas trouvé mieux que de nous envoyer es services de sécurité accompagnés de chiens policiers et munis de bombes lacrymogènes”, commente un jeune. Certaines sources font par ailleurs état d'un nouveau départ de jeunes pour une destinée hasardeuse juste après les funérailles des sept victimes auxquelles ils ont d'ailleurs assisté. R. SALEM