Très attendu, le rapport du secrétaire général des Nations unies sur le conflit du Sahara occidental n'apporte rien de nouveau, hormis la requête de prorogation du mandat de la Minurso qui expire le 30 avril. Ban Ki-moon s'en remet également aux deux parties concernées, à savoir le Front Polisario et le Maroc, auxquelles il demande de faire preuve de “réalisme” et “d'esprit de compromis” afin de sortir de l'actuelle impasse politique. Il affirme dans ce rapport au Conseil de sécurité, qui couvre la période des six derniers mois dans la région, que “la consolidation du statu quo ne serait pas un résultat acceptable de l'actuel processus de négociations”. Il saisit l'occasion pour encourager donc les deux parties à maintenir leur engagement tel que cela avait été stipulé dans le communiqué final au quatrième cycle de pourparlers qui a eu lieu du 16 au 18 mars dernier à Manhasset, aux Etats-Unis. Souhaitant que le Maroc et le Front Polisario entrent dans une phase de négociations “plus intensives et substantielles”, Ban Ki-moon recommande au Conseil de sécurité de leur demander de s'engager “sans conditions préalables”. Il s'est néanmoins inquiété des restrictions imposées aux observateurs militaires de l'ONU, ainsi que de la situation humanitaire des réfugiés du Sahara occidental. Tout en saluant les avancées réalisées pour permettre les visites familiales, il a souligné qu'un manque de financement de la part de la communauté internationale compromettrait la viabilité de ce type d'initiatives. Enfin, le secrétaire général onusien rappelle que la présence de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) était indispensable au maintien du cessez-le-feu, et recommande ainsi le renouvellement du mandat de la Mission pour six mois, jusqu'au 31 octobre 2008. À noter que Rabat “prend note avec intérêt” du rapport du secrétaire général sur le Sahara occidental, dans lequel il se félicite de l'engagement des parties à poursuivre le processus de négociations. Le Maroc a indiqué, dans un communiqué rendu public jeudi, qu'il partageait l'avis du secrétaire général de l'ONU, que seuls le réalisme et l'esprit de compromis permettront aux négociations sur le Sahara d'aboutir, invitant “les autres parties à saisir ce nouvel appel du secrétaire général pour mettre un terme définitif à ce différend régional, hâtant ainsi la construction du Maghreb arabe, en tant qu'espace prospère, démocratique et stable”. K. A.