Le secrétaire général des Nations unies s'apprêterait à proposer au Conseil de sécurité une “feuille de route”, œuvre de son envoyé personnel au Sahara occidental, Peter Van Walsum, dans le but de sortir le conflit de l'impasse. Mais au détriment de qui ? Devant la situation de blocage, le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies n'a trouvé d'autres solutions que d'appeler le Conseil de sécurité à exercer des pressions sur les deux parties. En effet, Ban Ki-moon souhaite une résolution comprenant de nouvelles dispositions pour sortir de l'impasse en dehors des négociations entre le Maroc et le Front Polisario. Dans cette optique, il serait sur le point de révéler une analyse détaillée de son envoyé personnel au Sahara occidental, laquelle constituerait en réalité une véritable “feuille de route” qui permettrait de réaliser des progrès dans les pourparlers de Manhasset. Le cas échéant, ce document, au cas où il serait adopté par les membres du Conseil de sécurité, pourrait aboutir à la mise en place d'une nouvelle formule à même de faire avancer les choses. Sur ce point précis, il y a lieu de noter que Ban Ki-moon est en train de donner des prérogatives à Peter Van Walsum, qui lui permettraient de proposer des solutions. En effet, il souligne dans son rapport qu'il remercie son envoyé personnel “pour ses efforts inlassables dans la recherche d'une solution à la question du Sahara occidental”, alors que ses attributions se limitent à être le facilitateur et le médiateur dans le conflit. Quant à la solution au conflit, elle se trouve entre les mains du Conseil de sécurité conformément à la légalité internationale, et non entre celles de Peter Van Walsum. Par ailleurs, rendu public jeudi dernier, le nouveau rapport de Ban Ki-moon sur le conflit du Sahara occidental sera présenté officiellement demain aux membres du Conseil de sécurité, lesquels devront trouver les moyens de pousser les Marocains et les Sahraouis à entrer dans la véritable phase des négociations. Hormis la reconduction du mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), qui expirera à la fin du mois en cours, les membres du Conseil de sécurité de l'ONU sont appelés à sortir ce dossier de l'impasse dans laquelle il se trouve en raison des positions diamétralement opposées du Front Polisario et du Maroc. C'est ce qui est d'ailleurs mis en exergue dans le rapport de Ban Ki-moon, où il réaffirme son pessimisme en raison de l'absence totale de progrès dans les négociations après quatre rounds de discussions à Manhasset. On rappellera qu'il avait, avec son envoyé personnel au Sahara occidental, le Néerlandais Peter Van Walsum, regretté que l'on ne pouvait même pas parler de “véritables négociations” entre les deux parties, tant que les Marocains et les Sahraouis campent sur leurs positions antérieures. En effet, les négociateurs du royaume chérifien refusent de discuter d'autre chose que du plan d'autonomie qu'ils proposent, alors que leurs vis-à-vis sahraouis s'accrochent bec et ongles à l'exercice du droit à l'autodétermination. K. ABDELKAMEL