Un nouveau système de rémunération est en préparation. Les salaires seront fixés en fonction de la performance. La partie variable liée au résultat peut aller jusqu'à 30-40% du salaire. Le P-DG de Sonatrach nous a indiqué que la compagnie pétrolière nationale va enregistrer 5 000 départs en retraite. Elle recrutera 6 000 agents d'ici à 2012. Cela veut dire que le rythme annuel moyen de création d'emplois sera d'environ 1 200 par an. En un mot, la compagnie pétrolière nationale va freiner les recrutements, autorisant en principe seulement ceux correspondant à ses besoins de développement : emplois dans les nouveaux trains de GNL, raffinerie de Skikda, extension de la capacité de production de GPL, nouveaux gisements de gaz au Sud-Ouest, nouveaux gisements de pétrole et de gaz dans le bassin de Berkine. Les emplois à l'international seront les plus prisés : sociétés de commercialisation, trading, exploration. La compagnie pétrolière nationale aura également besoin de gestionnaires, de commerciaux, d'ingénieurs et techniciens, de diplômés dans l'hygiène, sécurité et environnement (HSE). Et de recruter pour les nouvelles bases de vie dans le Sud. Parmi les premières actions, Sonatrach est en train de former 40 foreurs. En un mot, va-t-on à Sonatrach vers la fin des recrutements de complaisance ? Selon Mohamed Meziane, des centaines de cadres et ingénieurs quittent chaque année l'entreprise pour des sociétés étrangères. Pour fidéliser les salariés, un nouveau système de rémunération est en cours d'élaboration. Nous allons vers un autre système différent du SGT. Le salaire sera établi en fonction de la performance. Au plan de la préparation, on est en train d'opérer la classification de tous les métiers, des milliers de poste. Le salaire comprendra une partie fixe et une partie variable fondée sur la performance. Les salaires des managers sont fixés en fonction des contrats de performance, en fonction de la réalisation des objectifs. Pour les ingénieurs et les techniciens, la partie variable peut aller de 0% à 30-40% du salaire de base. En matière de formation, Sonatrach dépense annuellement 40 millions de dollars. Nous avons intégré l'IAP comme une société filiale. Elle compte dans son capital Statoil à 10% et les participations des filiales de Sonatrach. Pour l'investissement social, elle consacre 500 à 700 millions de dinars par an. Sonatrach débourse plus de 1 milliard de dinars au titre du sponsoring, allant notamment aux équipes de football Sonatrach évoluant dans un contexte mondial. Elle est obligée de se moderniser, de travailler avec les outils et les normes utilisées par les grandes compagnies internationales. Face à ces défis, Sonatrach est forcée d'attirer “la crème” des diplômés algériens. Parmi les projets structurants inhérents à cette remise en ordre de la maison, figurent l'organisation et le développement de la fonction audit, d'évaluation de la gestion. Il s'agit d'adapter l'organisation, de développer les outils de gestion pour assurer une gestion optimale, transparente. Le deuxième projet important porte sur le développement des ressources humaines. Le troisième porte sur le système d'information pour permettre de faire du reporting, le suivi des activités en temps réel. Ils'agit de manager, de gérer d'une manière moderne. Il s'agit de développer la planification, de réaliser les études sur sa stratégie à moyen et long terme. Il est question également de la modernisation de la comptabilité, d'un système de suivi et de contrôle en temps réel au sein de l'activité trésorerie du groupe. À noter que Sonatrach, créée en 1963, qui avait commencé ses activités sur un projet d'oléoduc, s'est développée rapidement grâce à la récupération à 51% des gisements de pétrole, à 100% du réseau de transport en 1971. En 2008, Sonatrach a une plus grande taille. Elle dispose d'un réseau de transport de 16 000 kilomètres, de quatre complexes de GNL, d'un outil de raffinage d'une capacité de 400 000 barils/jour, d'une flotte de transport maritime conséquente. Elle a d'autres défis. C'est la première compagnie africaine, la douzième dans le monde. Elle doit développer ses réserves, ses capacités de production, poursuivre ses investissements à l'international, pour se maintenir au top des compagnies pétrolières internationales. Le développement de son pôle pétrochimique nécessitera un investissement de 28 milliards de dollars d'ici 2012. À cette échéance, elle pourra non seulement mieux couvrir les besoins nationaux, notamment en produits raffinés mais également accroître de façon conséquente ses revenus grâce à l'exportation de produits pétrochimiques tels que l'éthane, le méthanol. Ce plan contribue également à la diversification de ses actifs. Sonatrach est susceptible de devenir un acteur non négligeable sur le marché international des engrais. En attendant que l'économie nationale soit plus diversifiée, Sonatrach est en train de développer son portefeuille d'actifs pour augmenter les exportations du pays. La réalisation d'un complexe d'aluminium en partenariat avec un consortium émirati entre dans cet objectif. Son implication, dans le développement des mines notamment des réserves d'or, de cuivre du Hoggar au Sud, participe de ce challenge. Elle est engagée notamment dans le développement des gisements d'or de Tirek-Amesmessa et des réserves géantes de fer de Gara Djebilet. Mais, jusqu'à quand, l'Algérie continuera-t-elle à dépendre des résultats de Sonatrach ? N. Ryad