Le marché de l'immobilier à Batna est dans tous ses états ces jours-ci. La progression de la mercuriale est passée d'une suite arithmétique à une suite géométrique. Ses prix ont flambé avec une hausse qui a pulvérisé la barre de 30 000 DA/m2. Ainsi, au centre-ville de Batna et même dans la banlieue, les prix continuent d'augmenter, de flamber, de tripler, de quadrupler et voire quintupler. Un gigantesque marché sur lequel la présence d'acheteurs étrangers fausse la donne est en train de s'installer. C'est la période d'euphorie ou de folie ! La ville de Batna, très demandée, ne parle plus de millions, mais plutôt de milliards. Les prix des logements anciens ou nouveaux ont pris l'ascenseur et les acheteurs ne sont plus en posture de négocier. Les prix sont gonflés outre mesure. Même la petite masure, dans le quartier le plus défavorisé, dépourvue de toutes les commodités vous est proposée entre 4 000 000 et 5 000 000 DA. Alors imaginez un peu les prix d'une villa, elle vous estomaque. Pourquoi cette hausse alors que tout le monde attendait une accalmie ? Les explications abondent : une pénurie de logements et une demande importante, inadéquation entre l'offre et la demande des biens proposés, exode rural, cherté des matériaux de construction, essentiellement le ciment et le fer, cherté des terrains et des biens, spéculations des agences immobilières… Ceux qui nous ont annoncé que “C'est un marché paradoxal” ont raison. En l'absence d'un contrôle c'est la foire ! “Le prix au mètre carré et son évolution dans la capitale des Aurès affiche même des progressions supérieures aux prix pratiqués sur le territoire du pays”, prétendent certaines personnes. Même les logements les plus minables sont loués à pas moins de 10 000DA le mois (payé six ou douze mois d'avance). “La vie est devenue chère”, répondent en chœur les propriétaires d'agences immobilières. Le temps des hausses est partout. Même au niveau des programmes du LSP, les choses ne semblent pas avoir échappé au phénomène. Un entrepreneur, chargé de la réalisation de quelques bâtiments à Ham'la, interrogé sur le prix des appartements, il répond : “Multiplier 30 000 DA le mètre carré par la surface et vous trouverez le prix de l'appartement.” Et d'ajouter : “Le prix du mètre carré pourrait atteindre les 35 000 DA, alors qu'il était récemment soumissionné à 25 000 DA.” Dans le chef-lieu de la wilaya, les prix des logements restent très élevés avec une hausse qui est en train de gagner les cimes. Les terres ont plafonné leurs prix plus haut. La barre des 30 000 DA le mètre carré est dépassée dans tous les quartiers. Ni la crise financière, ni la baisse du pouvoir d'achat, ni la situation sociale morose, ni le resserrement des conditions de crédit n'ont, pour le moment, d'impact sur ce marché. Pour le moment, les quartiers les plus chers qui dépassent la barre des 3 000 DA/m2 sont le centre-ville, la Verdure, suivi de Parc-à-fourrage et Bouakal, Bouzourane et Z'mala. Seuls les quartiers Route Lambèse et autres connaissent des hausses mais inférieures par rapport à ceux qui viennent d'être cités. La situation est bien différente en fonction de la localisation des terres et des biens immobiliers. Autour de la ville de Batna, par contre, le ralentissement de la hausse des prix est très net. Parmi les quartiers les plus chers, les appartements anciens se sont vendus plus de deux milliards de centimes, Quant aux maisons anciennes, elles ont dépassé le milliard de centimes La hiérarchie des quartiers n'est pas bouleversée et le plus cher reste le chef-lieu, suivi de Bouakal, Kechida. B. Boumaïla