Les éleveurs ovins se débattent depuis des mois dans des problèmes qui mettent sérieusement en péril leur profession. Plusieurs localités du pays connues pour leur cachet particulier de régions agro- pastorales souffrent et connaissent des difficultés. Et pour cause principalement, la sécheresse qui a sévi dans certaines wilayas de l'est comme de l'ouest du pays. C'est le cas notamment à M'Sila et Tiaret, où les éleveurs ne savent plus à quel saint se vouer. Et depuis la semaine dernière, le cheptel de ces deux wilayas est tout simplement bradé à des prix défiant toute concurrence. Les ovins sont cédés entre 5 000 DA et 8 000 DA la tête, ce qui a causé un préjudice financier considérable aux éleveurs qui restent les principaux fournisseurs du marché national. Une situation qui interpelle le gouvernement qui a vite fait de réagir en consacrant, samedi, un conseil interministériel. Le gouvernement a ainsi pris une série de mesures dans le but de venir en aide à ce secteur. La plus importante concerne la “ suspension totale de l'importation de viandes ovines jusqu'au mois d'août 2008 ”. Présidé par le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, le conseil interministériel a examiné le dossier relatif à l'élevage ovin où il a relevé que ‘'ce secteur important de l'économie nationale traverse une situation difficile, risquant de mettre en danger ce patrimoine national qui doit être impérativement préservé ”. Face aux difficultés que rencontrent les éleveurs, notamment en matière d'approvisionnement en aliment de bétail, le gouvernement a décidé, en outre, “d'augmenter les quantités d'orge et de les mettre sur le marché pour le rendre accessible aux éleveurs le plus rapidement possible”. Il faut savoir que près “ de 450 000 quintaux d'orge ont été distribués aux éleveurs depuis janvier 2008 au prix de 1 550 DA le quintal alors que l'OAIC l'achète à près de 4 000 DA le quintal ”. Cet écart entre les prix d'achat et de vente ‘'indique l'ampleur de l'effort qui est consenti par le gouvernement en direction du secteur de l'élevage ovin'', ajoute la même source. Par ailleurs, un dispositif de gestion des terres de parcours au vu de les organiser sera mis en place. Autre mesure annoncée, touche au travail et à l'association des éleveurs dans la résolution de ces problèmes pour le moins cruciaux. A cet effet, le conseil interministériel décidé ‘'d'organiser les coopératives d'éleveurs pour leur permettre de prendre en charge leurs problèmes et les associer à toutes les décisions concernant le secteur” selon les termes du communiqué final. Une enveloppe budgétaire sera également dégagée pour mettre en application toutes “ ces mesures urgentes et préventives ” dont le montant n'est pas rendu public.