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Le gouvernement navigue à vue
AUCUNE PROJECTION DANS LA GESTION DES AFFAIRES DU PAYS
Publié dans L'Expression le 12 - 05 - 2008

De crise en crise, l'Exécutif se contente de subir les faits au lieu d'anticiper les événements.
La pomme de terre avariée d'abord, ensuite la crise du lait et la flambée des prix des matériaux de construction et maintenant on arrive à la suspension de l'importation de viandes ovines. Cette décision a été prise, samedi dernier, par le gouvernement, à l'issue d'un Conseil interministériel. La cause invoquée est relative à «la situation difficile que traverse le secteur de l'élevage ovin, risquant de mettre en danger ce patrimoine national qui doit être impérativement préservé». Le gouvernement annonce que la suspension totale de l'importation de la viande ovine s'étendra jusqu'au mois d'août 2008.
En parallèle, il a été décidé d'augmenter «les quantités d'orge et de les mettre sur le marché pour rendre cet aliment du bétail accessible aux éleveurs le plus rapidement possible». Selon les observateurs, cette décision reflète parfaitement la gestion du gouvernement qui ne répond à aucune règle économique. Ainsi, la suspension de l'importation des viandes ovines n'intervient pas parce que le pays manque de moyens financiers, mais pour redonner un souffle au secteur de l'élevage ovin. Une mesure que d'aucuns qualifient de paradoxale. D'autant plus qu'elle s'étendra sur une durée de trois mois. Ce qui laisse s'interroger sur le sérieux d'une décision pareille. Cette mesure prendra fin, vous l'auriez deviné, à quelques jours seulement du mois sacré de Ramadhan, qui interviendra au début du mois de septembre prochain. Et avec la démission collective annoncée par le Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique (Snvfp), les ministères concernés (l'Agriculture et le Commerce), et les Algériens avec, ne sauront pas où donner de la tête. D'ailleurs la grève que ce syndicat avait entamée la semaine dernière, a causé le gel, au niveau des différents ports du pays, de pas moins de 350 conteneurs de divers produits alimentaires. Compte tenu de cette panoplie d'entraves, il est à se demander comment procédera le gouvernement pour alimenter le marché local? Quel sera le procédé à suivre à même d'éviter que le marché ne tombe entre les mains des spéculateurs? C'est là un grand point d'interrogation qui ne cesse de tarauder les esprits.
Au-delà de ce casse-tête chinois, il y a lieu de se demander si, réellement, l'Algérie est capable, en l'espace de quatre-vingt dix jours, de relancer un secteur d'une pareille importance? Voici, telles que transmises par le Conseil interministériel, les solutions préconisées: «Il s'agit d'organiser les coopératives d'éleveurs pour leur permettre de prendre en charge leurs problèmes et les associer à toutes les décisions concernant le secteur.» Le communiqué souligne également que «des directives seront données, en conséquence, aux collectivités locales et que le gouvernement dégagera les moyens financiers nécessaires pour faire face aux mesures urgentes et préventives». Près de 450.000 quintaux d'orge ont été distribués aux éleveurs depuis janvier 2008 au prix de 1550 DA le quintal alors que l'Oaic (l'Office algérien interprofessionnel des céréales) l'achète à environ 4000DA le quintal, précise le communiqué.
Cet écart entre les prix d'achat et de vente «indique l'ampleur de l'effort qui est consenti par le gouvernement en direction du secteur de l'élevage ovin», est-il souligné encore. Mais qu'en est-il de tout cela sur le terrain? Le quintal de son a, en effet, dépassé les 3000DA, l'orge avoisine les 3400DA le quintal, celui du foin 400DA la botte de 15kg et la paille 250DA la botte. Dans certaines wilayas, à l'instar de Bordj Bou Arréridj, cette situation a pesé très lourdement sur les éleveurs qui ont été contraints de liquider leurs cheptels, notamment les brebis reproductrices. Cela a entraîné une chute substantielle des prix de la viande ovine, atteignant parfois 50% de baisse dans la majorité des boucheries de cette wilaya. Les détaillants expliquent cette brutale baisse des prix par le «manque de pâturages en raison de la faible pluviométrie constatée ces deux derniers mois sur l'ensemble du territoire des Biban et dans les wilayas limitrophes de M'sila, Bouira et Sétif». A suivre ces données, répercutées hier par l'APS, on se demande si la solution à ce problème réside en la suspension de l'importation des viandes ovines. Est-ce là, en outre, des décisions à mettre en application, voire à réaliser, en l'espace de trois mois? Si cela atteste d'une chose, c'est bien de la mauvaise gestion, tous azimuts, qui risque de plonger le pays dans une crise alimentaire des plus extravagantes de son histoire.
Au demeurant, ce n'est pas de simples mesures prises dans un Conseil interministériel qui puissent donner un coup de pouce à un secteur des plus vitaux, comme celui de l'agriculture. C'est de projections à long terme qu'il faut parler. Il est vrai maintenant que plusieurs plans visant, entre autres, à mettre sur rail la filière ovine, ont été mis en place, néanmoins aucun résultat n'a été perçu.
On citera, en ce sens, les programmes du Haut Commissariat pour le développement de la steppe (Hcds). Quand cessera-t-on de prendre des mesures à l'aveuglette? Une autre question qui n'aura certainement pas de réponse, du moins pas de sitôt.


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