Toute en appelant à la normalisation avec l'Algérie, le Maroc est en quête de prétextes pour envenimer ses rapports avec Alger, comme l'indique cette réaction disproportionnée à l'incident de l'hymne marocain amputé du dernier couplet avant le match entre les deux pays dû au CD défectueux fourni par les officiels de l'équipe. Outre une protestation officielle élevée par le ministère marocain des Affaires étrangères auprès de son homologue algérien, l'incident survenu lors de la diffusion de l'hymne national marocain, lors de la dernière rencontre Algérie-Maroc comptant pour le match aller des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations 2009, a provoqué une véritable hystérie au sein des médias marocains.En effet, nombreux sont les titres de la presse locale qui ont estimé que “cet acte, qui porte atteinte au sentiment du peuple marocain puisque concernant les symboles de la nation”. Ne s'arrêtant pas à ce stade, certains journaux marocains ont qualifié ce non-événement de “faux pas de la diplomatie algérienne”, allant jusqu'à établir un lien avec le conflit du Sahara occidental et les contentieux en suspens entre les deux pays. Hier encore, ils écrivaient qu'Alger n'avait fourni aucune explication à ce sujet, et qu'il n'y en aura pas, “car il s'agirait d'un acte délibéré faisant suite à la dernière résolution onusienne relative au dossier du Sahara marocain”. Pourtant, il s'agit d'un incident “technique” banal qui a interrompu la diffusion de l'hymne national marocain.L'explication officielle a été rendue publique lundi soir par la Fédération algérienne de football (FAF) dans un message adressé par son président, Hamid Haddadj, à son homologue marocain et dont il a remis une copie au secrétaire général de la Confédération africaine de football (CAF). La correspondance explique que l'incident technique “est dû à la défectuosité de l'enregistrement remis par votre délégation, conformément à la réglementation”. Hamid Haddadj a estimé à ce propos que “cet incident technique ne doit en aucune manière être interprété comme un acte délibéré ou malveillant”. Il n'a pas manqué également d'exprimer son “profond désappointement et ses regrets devant la tournure qu'a pris cet incident (...) sorti du cadre sportif et fraternel, qui a toujours caractérisé les relations existant entre nos deux fédérations”. Le président de la FAF a, par ailleurs, rassuré son homologue marocain que “cet incident (...) ne saurait altérer l'excellence des relations fraternelles entre deux fédérations pour laquelle nous nous devons d'œuvrer inlassablement”. Il s'avère donc que la faute incombe entièrement à la partie marocaine. Les dirigeants accompagnateurs de la sélection nationale de football sont responsables de la défectuosité du document sonore qu'ils ont ramené avec eux, lequel est la cause directe d'un incident sorti de son contexte sportif. Il n'y a pas lieu de s'interroger sur les causes de cet acharnement inexplicable contre notre pays, surtout dans ce genre de situation où c'est le Maroc, qui est fautif, parce que pour le Makhzen, l'Algérie constituera toujours le bouc émissaire idéal pour détourner l'attention de l'opinion publique interne de la réalité. K. ABDELKAMEL