“Accord ou échec, tout se joue aujourd'hui à Doha”, titrait, hier, le quotidien francophone de Beyrouth L'Orient le jour. Les discussions ont officiellement débuté vendredi soir, mais font pour l'heure du surplace. L'opposition, menée par le Hezbollah, a rejeté, lundi, une proposition du Qatar de reporter la question controversée d'une loi électorale jusqu'après l'élection d'un président de la République. La majorité gouvernementale, qui est appuyée par les pays occidentaux et l'Arabie Saoudite, est très inquiète devant la montée de l'influence iranienne dans la région. Dans la nuit de lundi à mardi, les médiateurs arabes ont rencontré séparément des représentants des deux camps pour tenter de rapprocher les points de vue, selon une source proche de la conférence. “Désormais, le choix qui s'offre est simple. Il s'agit de parvenir à une entente de dernière minute ou de suspendre la conférence”, a estimé cette source. Les médiateurs ont tout fait pour inciter les deux parties à conclure un accord dès que possible : l'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, devait ainsi se rendre, hier, en Arabie Saoudite pour un sommet régional alors que M. Amr Moussa a fait savoir qu'il comptait quitter le pays le même jour. La presse libanaise reflétait le même sentiment de ras-le-bol. Le quotidien Al-Akhbar, proche de l'opposition, écrivait : “Les Arabes sont fatigués du jeu libanais du chat et de la souris.” Pour sa part, le quotidien anglophone Daily Star constatait l'impasse des négociations en résumant la situation ainsi : “pas de percée, mais pas d'échec non plus”. Le dialogue engagé à Doha, obtenu par la Ligue arabe grâce à une médiation du Qatar, a pour but d'extirper le Liban d'une crise de 18 mois qui empêche l'élection d'un nouveau chef de l'Etat et qui a dégénéré le 7 mai en affrontements qui ont fait 65 morts en une semaine et ont permis au Hezbollah de contrôler momentanément une bonne partie de Beyrouth-ouest, bastion de la majorité. DJAZIA SAFTA/AGENCES