Dilemme n Le règlement de la crise politique au Liban bute sur l'intransigeance de la majorité qui exige le désarmement du Hezbollah. L'ambiance à la conférence interlibanaise de Doha (Qatar) était, hier, tendue. Les protagonistes affichent leurs divergences concernant la question de l'armement du Hezbollah. L'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, hôte de la conférence, a dû intervenir pour rencontrer certains chefs de la majorité parlementaire et de l'opposition, conduite par le Hezbollah. Les représentants de la majorité avaient insisté, samedi, pour inscrire la question des armements du Hezbollah à l'ordre du jour. Selon un délégué libanais, ils voulaient obtenir la garantie que «les armes du Hezbollah ne seraient plus utilisées contre les Libanais» et poser la question du désarmement du parti après l'élection d'un président. Les 14 dirigeants présents ne se sont plus rencontrés en séance plénière depuis l'ouverture de la conférence, vendredi soir. Alors que le mutisme était total sur les tractations en coulisses, des chefs rivaux sont montés au créneau, hier après-midi, dans des déclarations publiques contradictoires. Le chef de la délégation du Hezbollah, Mohammad Raed, a exclu toute discussion sur l'armement de son mouvement. «La question de la résistance, de ses armes et de ses capacités n'a pas à être discutée», a-t-il dit. «Si la question des armes n'est pas spécialement évoquée lors des discussions à Doha, rien n'aura été (fait)», a répliqué le ministre de la Jeunesse et des Sports, Ahmed Fatfat. «(Cette) question (...) est cruciale. Le peuple libanais n'acceptera pas moins que l'annonce d'un cadre clair pour (résoudre) cette affaire. Le débat pourrait se poursuivre à Beyrouth», a-t-il ajouté. L'ancien président libanais Amine Gemayel, l'un des chefs de la majorité, a mis en garde contre un arrangement similaire à l'accord du Caire en 1969, qui avait autorisé l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) à avoir une présence militaire au Liban dans sa lutte contre Israël. Les hôtes qataris avaient réussi, samedi, à apaiser la tension sur l'armement du Hezbollah en promettant de faire des propositions sur la question. Ce qui avait permis aux protagonistes d'aborder les autres dossiers. Selon un délégué, le Qatar a présenté, hier soir, aux protagonistes une proposition prônant une élection immédiate d'un président de la République, la formation d'un gouvernement d'unité nationale et le report d'une décision sur la loi électorale.