La commissaire européenne aux Relations extérieures, Mme Benita Ferrero-Waldner, est revenue hier sur le projet européen d'Union pour la Méditerranée (UPM), faisant valoir la portée d'une sorte de processus de Barcelone “réajusté” mais toujours “eurocentré”, selon les analystes. “La Méditerranée a une histoire indissociable de celle de l'Europe” et “le bassin méditerranéen est la charnière du Nord et du Sud, de l'Orient et de l'Occident”, étant “plus qu'une simple frontière pour l'Union européenne” et “la stabilité de cette région est essentielle tant pour notre sécurité et notre prospérité que pour celle de nos voisins et amis méditerranéens”, écrit la commissaire européenne dans une tribune du journal Le Figaro. “L'Union européenne a fait le choix de se rapprocher de la Méditerranée”, a-t-elle poursuivi pour faire valoir “le processus de Barcelone” qui, selon elle, était moteur de “paix, prospérité et dialogue dans la région”. Alors que les analystes ont relevé que la Commission européenne a largement limité les ambitions du projet d'UPM initialement porté par le président Nicolas Sarkozy, Mme Ferrero-Waldner reconnaît à la France “le mérite d'avoir proposé une nouvelle dimension à la coopération en Méditerranée”, mais que “sur cette base, le Conseil européen a invité la commission à redéfinir les modalités du processus de Barcelone pour une Union pour la Méditerranée”. La commissaire européenne admet toutefois que dans le processus de Barcelone “de nombreux défis communs demeurent, notamment la sécurité, la protection de l'environnement, la pérennité des approvisionnements énergétiques, la lutte contre la criminalité organisée, la maîtrise des flux migratoires et le dialogue interculturel”. Elle a assuré qu'au-delà “de cette coopération avec (les) voisins méditerranéens, c'est la compréhension de l'autre et de ses intérêts, le respect mais aussi la confiance mutuelle qu'il faut renforcer”, et que “l'UPM est une ambition politique renouvelée qui s'appuiera sur des projets concrets”. À ses yeux, l'UPM “apportera un triple élan au processus de Barcelone”, dont “le renforcement de la dimension politique des relations entre l'Union européenne et ses partenaires méditerranéens”, “un rééquilibrage et un meilleur partage des responsabilités dans nos relations multilatérales”, la matérialisation de “projets concrets créant d'abord une solidarité de fait”.