La salle du tribunal de Berriane, pourtant assez spacieuse, s'est avérée bien exiguë compte tenu de la nombreuse assistance qui s'est déplacée pour suivre les débats qui se sont déroulés dans une atmosphère sereine. Sous la présidence de Mme Korichi Sabiha, le ministère public étant représenté par M. Merzoug Saddek, les débats commencèrent par l'appel des accusés et des témoins. Un par un, les prévenus entendent lire par la présidente les griefs retenus contre chacun d'entre eux et qui, dans leur quasi-totalité, sont poursuivis pour attroupement illicite, incitation à l'émeute, destruction de biens d'autrui et possession d'armes prohibées. Soulignons que sur les 28 traduits en justice, six ont comparu en citation directe. Pour ceux qui n'ont pas constitué d'avocats, la présidente leur rappelle le droit d'être défendu, et si tel n'était pas le cas, le procès serait retardé d'une semaine, délai minimum nécessaire à leurs avocats ainsi désignés de prendre connaissance de leurs dossiers respectifs. Tous les deux refusèrent de prendre des avocats et demandent à ce qu'ils soient jugés aujourd'hui même (hier, ndlr). Les uns après les autres, tous ont nié avoir pris part aux évènements ni même en avoir été les témoins. Ce qui laissa dire à la présidente : “À vous entendre tous, il n'y aurait eu jamais d'évènements, ni d'échauffourées dans cette si paisible ville”. Après leurs plaidoiries, les avocats ont tous affirmé que leurs mandants étaient innocents et que les dossiers d'accusation étaient vides, demandant de ce fait au tribunal de prononcer le non-lieu ,soulignant que, dans son réquisitoire, dans lequel il mis en exergue la gravité des faits, le procureur de la République requiert pour chacun des prévenus une peine de 2 ans de prison ferme et 10 000 dinars d'amende. La présidente leva la séance, déclarant que le verdict sera prononcé samedi prochain, le 31 mai. L. KACHEMAD