Abou Souleiman Jazaïri est un expert en explosifs et un chef terroriste ayant pour mission les entraînements dans les maquis et autres camps salafistes, révèle Los Angeles Times. Son élimination est un coup dur pour l'organisation de Ben Laden puisqu'il figure en bonne place dans la hiérarchie du commandement d'Al-Qaïda. Un chef terroriste d'Al-Qaïda, répondant au nom de Abou Souleiman Jazaïri, de nationalité algérienne, a été abattu dans une opération antiterroriste menée le 14 mai dernier dans la région de Damadola au nord-ouest du Pakistan, a indiqué le journal américain Los Angeles Times dans son édition du 24 mai. Selon les informations publiées par ce quotidien, cet Algérien est connu dans l'organigramme de l'organisation de Ben Laden comme étant un “instructeur” dans les maquis et camps terroristes et un cerveau ayant déjà planifié des attentats contre l'Occident. Les experts antiterroristes américains sont formels : Abou Souleiman est aussi un expert en explosif. Des responsables officiels qui ont requis l'anonymat ont affirmé au Los Angeles Times que l'élimination de Abou Souleiman Jazaïri, dont la vraie identité n'a pas été révélée, s'ajoute aux nombreuses pertes qu'a eu à subir Al-Qaïda ces derniers mois à travers le démantèlement de réseaux de soutien un peu partout dans le monde. “C'est un personnage important dans l'organigramme d'Al-Qaïda”, a ajouté un haut responsable européen qui a requis l'anonymat en raison, souligne le journal, de l'extrême sensibilité du dossier. “Abou Souleiman n'est pas dans le top 5 de l'organisation de Ben Laden mais il figure en bonne place dans le commandement. Il est cependant connu pour être un cadre formateur du terrorisme, et des informations non encore recoupées font état de son implication dans la préparation d'attentats contre les intérêts occidentaux”, a-t-il précisé. Si des responsables des services spéciaux pakistanais doutent encore de la nationalité du terroriste abattu en affirmant qu'il ne s'agirait pas d'un Algérien, les Américains, eux, déclarent “avoir de bonnes raisons de croire qu'il s'agit bel est bien de Jazaïri”. Des sources européennes citées par Los Angeles Times ont, de leur côté, indiqué que des sites djihadistes ont fait allusion récemment à la mort du chef terroriste algérien dans une opération antiterroriste au Pakistan. En tout cas, si les Américains ne doutent pas des capacités de l'organisation de Ben Laden de pouvoir remplacer Abou Souleiman, ils n'en pensent pas moins que la neutralisation d'un chef de ce gabarit, ayant “une grande expérience” est à même de chambouler les desseins d'Al-Qaïda dans cette région. Abou Souleiman Jazaïri activait dans les organisations terroristes depuis six ans au Pakistan et a rapidement évolué jusqu'à devenir membre de la garde rapprochée de Ben Laden et de Aymane al Zawahiri. Il était même pressenti pour succéder à Abou Ubeida Al Masri, le cerveau de la propagande salafiste et djihadiste d'Al-Qaïda sur le Net qui a succombé à une maladie infectieuse au début 2008 et dont le prédécesseur, un Irakien, avait été capturé vers la fin 2006. Il faut savoir que beaucoup d'islamistes algériens figurent dans Al-Qaïda. Ils ne sont pas cependant nombreux à faire partie des commandements terroristes au Pakistan ou en Afghanistan. Ils activent beaucoup plus en Afrique du Nord, en Irak et en Europe. Selon Louis Caprioli, ancien numéro deux de la DST, cité par Los Angeles Times, les succès enregistrés dans le démantèlement démontrent que le travail de renseignement enclenché par les Etats-Unis et leurs alliés commence à donner ses fruits. Amine Allami