Si l'on en juge à ce que subissent toutes les villes d'Algérie comme transformations urbanistiques non contrôlées, à l'image de certaines qui ont connu d'imprévisibles développements, jusqu'à en devenir des agglomérations disparates, rendues contiguës par leur croissance désordonnée, la situation est ahurissante. La prise de conscience vient enfin d'avoir lieu chez nos gouvernants, suite à l'examen au début de l'année en cours, du dossier de l'habitat précaire par un comité interministériel ad hoc. Cela, en vue de procéder au recensement du parc national existant et étudier les voies possibles de relogement et autres. En ce qui concerne la wilaya de Djelfa, les brigades chargées de cette opération, constituées de recenseurs représentant les intervenants à tous les niveaux de ce dossier sont à pied d'œuvre depuis samedi, et ont moins d'une semaine pour réaliser le travail. Ces derniers, dont nous avons rencontré un groupe au détour de l'APC, après le briefing, étaient munis d'un canevas d'investigation renfermant comme instructions, de définir les catégories d'habitations considérées comme précaires, pour harmoniser les critères de leur classement. Suivant la note méthodologique en leur possession, sont considérées comme bidonvilles : les constructions réalisées en matériaux hétéroclites provenant de la récupération. Les enquêteurs ont pour mission aussi d'inventorier les constructions réalisées en parpaings et sans ossatures ou structures assurant leur stabilité et celles en terre dégradée, toub ou gypse, qu'on rencontre le plus souvent dans le sud du pays sous forme de ksour. A noter que cette opération exclut le vieux bâti en traditionnel ou de type colonial et les constructions en dur. Le dispositif de recensement de l'habitat précaire consistera à établir la carte du site à l'échelle 1/500 en précisant la localité et son implantation en recourant si nécessaire à la photographie aérienne voire, à l'image satellitaire. Une fois le site en question délimité, y seront intégrées toutes les constructions précaires recensées définitivement, avec la décision, dont on avance que son application sera dorénavant drastique, et de démolir systématiquement toutes les autres constructions illicites qui s'y agrégeraient.