Pour le reporter écrivain américain Jean Lamore, “Israël, comme le Maroc, consolide son occupation illégale de ces territoires colonisés par la violation systématique et répétitive des résolutions de l'ONU assortie d'une campagne de propagande internationale massivement mensongère”. Soulignant les “similitudes du fait colonial” au Sahara occidental et en Palestine, le reporter écrivain américain Jean Lamore a dénoncé en décrivant les réalités coloniales, les “enlèvements, tortures et incarcérations arbitraires que subissent les Sahraouis au quotidien” dans les territoires occupés où “la presse y est interdite, les commissions d'enquête parlementaires européennes en sont refoulées et où s'opère la spoliation massive des ressources naturelles par l'occupant marocain malgré les injonctions de l'ONU”. Selon lui, depuis le début de la colonisation dans ces deux régions, on a assisté à “des bombardements des populations pour provoquer l'exode des habitants, à une répression féroce de la population restée dans les territoires militairement occupés, à la construction d'un gigantesque mur répressif et à l'injection massive de colons et construction effrénée de colonies et d'infrastructures au seul usage de ces colons avec l'occupation militaire des capitales, El-Ayoune et El-Qods”. Il aboutira à la conclusion que “finalement, chaque Etat, Israël comme le Maroc, consolide son occupation illégale de ces territoires colonisés par la violation systématique et répétitive des résolutions de l'ONU assortie d'une campagne de propagande internationale massivement mensongère”. S'intéressant au mur érigé par le royaume marocain au Sahara occidental, Jean Lamore le décrira en disant que “le mur, l'une des plus grandes constructions à caractère répressif de l'histoire de l'homme” construit par le Maroc, avec, a-t-il précisé, “l'aide de l'Etat israélien”. S'indignant de cette “infamie des murs” qu'il a qualifiée “d'exception des temps modernes où un pouvoir de type tyrannique est porté à entraîner des solutions extrêmes pour ses besoins momentanés”, l'auteur déclarera : “À lui seul, le mur du Sahara occidental illustre la hauteur des engagements consacrés à la répression du peuple sahraoui.” Il affirmera, par ailleurs, que “ce mur est l'exacte réplique de la fameuse ligne Bar Lev érigée le long de la frontière égyptienne par Israël en 1971. Plus de 140 000 soldats marocains le défendent et il y a quelque trois millions de mines antipersonnel et antichars disséminées sur toute sa longueur de plus de 2 500 kilomètres”. Le journaliste soulignera qu'au Sahara occidental comme en Palestine occupés “qui n'a pas vu de ses yeux les deux murs répressifs, ne peut se faire une idée de la dimension de l'injustice que ces deux conflits incarnent”, tout en estimant que “chacun de ces deux murs représente une sérieuse hypothèque sur l'avenir de l'humanité”. Evoquant les “vastes territoires du Sahara occidental, largement un tiers de la zone que le Maroc a tenté d'annexer, mais que le Front Polisario a libéré”, le reporter américain rappellera que “c'est là que la RASD a élu sa capitale provisoire, Tifariti, et lors des grandes célébrations, congrès et autres manifestations culturelles, on peut y croiser des milliers de personnes venues de tous les pays du monde qui, eux, ont déjà compris l'importance de ce nouvel Etat”. Il fera le parallèle entre les camps de réfugiés sahraouis et ceux des Palestiniens, en relevant que de nombreux “visiteurs venus de pays européens et surtout d'Espagne, autant que des Etats-Unis ou du Japon, ont témoigné du drame des peuples privés de leur terre, de leur patrie, d'où ils ont été chassés au napalm, il y trente-trois ans par l'armée marocaine”. Il aboutira à la conclusion que “nier la RASD, c'est aussi s'opposer à la vision d'une majorité de nations africaines qui sont elles-mêmes issues de luttes âpres et récentes pour leurs propres indépendances et qui ont déjà reconnu la nation sahraouie”. Poursuivant, il ajoutera : “Nier cette vision, c'est aussi accepter une certaine vision occidentale d'un monde arabe au très riche passé historique, mais dont le présent serait figé.” Et “c'est se soumettre aux règles d'un passé colonial où seul l'Europe aurait le droit à la découpe de la carte du continent africain, alors qu'il s'agit-là d'une question strictement afro-africaine et que l'Afrique a tranché majoritairement en faveur de la reconnaissance de la RASD”. Au passage, Jean Lamore regrettera le fait que “l'écrivain marocain Tahar Ben Jelloun se soit, dans une déclaration à l'hebdomadaire italien l'Espresso, engagé de manière irréfléchie sur la question sahraouie en empruntant les thèses et les termes de la propagande de l'Etat marocain”. K. ABDELKAMEL