Pour la première fois, la ministre québécoise des Relations internationales et ministre de la Francophonie est venue en Algérie. Première étape d'une tournée africaine, qui la mènera ensuite en Tunisie, au Maroc, au Burkina Faso et au Sénégal. Cette visite s'inscrit dans le cadre de la préparation du 12e Sommet de la francophonie, qui aura lieu cette année au Québec. Même si notre pays n'est pas membre de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), il est classé deuxième pays francophone du monde, en termes de “poids démographique”. Contrairement à ses prédécesseurs, le président Bouteflika a été présent aux sommets de Beyrouth, en 2002 et de Ouagadougou, en 2004. Lors du dernier sommet, qui s'est tenu en 2006 à Bucarest, il s'est fait représenter par le ministre des Affaires étrangères. Le Chef d'Etat participera-t-il en octobre au sommet du Québec ou enverra-t-il encore un représentant algérien ? La question est posée. Un rayonnement dans le monde Actuellement, près de 175 millions d'habitants de la planète, répartis sur les cinq continents, ont la langue française en partage. L'OIF, institution politique multilatérale, regroupe quant à elle 53 Etats membres et gouvernements participants, 2 Etats associés et 13 Etats observateurs. Le Sommet, instance suprême de la francophonie, se tient depuis 1986 et veille sur les orientations de la francophonie de manière à “assurer son rayonnement dans le monde”. Depuis le Sommet de 2004, les “priorités d'action” de l'OIF dans l'espace francophone concernent la prévention des conflits, la consolidation de l'Etat de droit et de la démocratie, ainsi que la promotion et le respect des droits de la personne. D'autres objectifs viennent s'y greffer, tels que la promotion de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique, l'appui aux questions liées à l'éducation et la formation, de même que le développement de la coopération au service du développement durable et de la solidarité. Toutes ces missions sont mises en œuvre par 4 opérateurs directs, à savoir : l'Agence universitaire de la francophonie (AUF), la chaîne télévisée TV5, l'université internationale en langue française au service du développement africain et l'Association internationale des maires francophones (AIMF). La Francophonie est également dotée d'une assemblée parlementaire de la francophonie (APF), une assemblée consultative qui a pour rôle de renforcer les “institutions démocratiques”. Une expertise au service des francophones Le Québec se présente sur la scène internationale comme la seule société nord-américaine à majorité francophone. Dans le nouvel ordre mondial, l'Etat fédéré entend mener “une action internationale forte, concertée et multilatérale, répondant à ses propres besoins et devenir un acteur international”. Dans ce cadre, le Québec a fixé 5 grands objectifs-priorités : le renforcement de la capacité d'action et d'influence de l'Etat québécois, l'encouragement de la croissance, la contribution à la sécurité du Québec et du continent nord-américain, la promotion de l'identité et de la culture, et la contribution à l'effort de solidarité internationale. En appuyant les efforts de l'OIF, le Québec privilégie “les enjeux cruciaux” pour le développement de ses membres : la vocation universelle du français, le droit des cultures à l'existence, l'affirmation des priorités de la démocratie et des droits de la personne, ainsi que la maîtrise de la modernité. Dans ces domaines, le Québec se défend de détenir “une expertise de haut niveau” qu'il veut mettre au service de la communauté francophone. H. A.