Les services de la daïra ont recensé quelque 893 habitats précaires dont le nombre ne cesse d'augmenter d'un jour à l'autre. Pis encore, il y a des pratiques illicites où certaines familles ont fait de leurs baraques un fonds de commerce. La daïra de Boudouaou est en face d'un vrai problème qui date de plusieurs années et qui n'a pas trouvé de solution jusqu'à ce jour. En effet, selon un recensement officiel réalisé dernièrement par les services de la daïra de Boudouaou, pour déterminer le nombre exact des familles vivant dans les bidonvilles, l'on a dénombré 893 habitats précaires à Boudouaou El Bahri. Selon les autorités locales, leur nombre a augmenté durant la décennie noire. Les rapports de la daïra dévoilent également une classification plus ou moins précise. Selon ces rapports, les familles les plus anciennes sont des nécessiteux venus d'un peu partout, des wilayas limitrophes entre autres de Médéa, Bouira et Msila, à la recherche de travail et de sécurité. Le problème est que parmi ces familles, il y a des opportunistes qui ne reculent devant rien pour bénéficier des avantages étatiques à la première occasion. En effet, au bidonville Sidi M'hamed de Boudouaou El Bahri toutes les familles se plaignent de leur état critique. Selon leurs dires, elles vivent dépourvues de toutes les commodités nécessaires depuis 1989. Elles réclament la régularisation de leur situation qui n'a que trop duré. Dernièrement elles sont montées aux créneaux pour réclamer aux autorités compétentes une prise en charge de leurs doléances qui consiste en l'amélioration de leur quotidien et surtout la régularisation de leur situation. “Nous avons pris attache avec le chef de daïra pour qu'il nous éclaire sur ce problème”, diront-ils. “Oui, effectivement, le bidonville de Sidi M'hamed est un grand problème. Nos services ont recensé quelque 893 habitats précaires. Leur nombre ne cesse d'augmenter d'un jour à l'autre. Les baraques de fortune vont jusqu'au mur de la caserne. 40 % de ces familles sont de Medéa et de Msila, ils ont tous un lien familial. Il y a des pratiques illicites bien sûr. Certaines familles marchandent leur baraque pour s'enrichir”, nous a déclaré le chef de daïra. Y-a-t-il une solution pour éradiquer ce bidonville ? Le responsable répondra : “Bien sûr, on est en train d'étudier la meilleure solution pour éradiquer ce phénomène qui porte préjudice à l'image de la commune de Boudouaou El Bahri qui est une région à vocation touristique. Dans ce cadre, on prévoit la construction de 200 logements pour le programme de 2008 afin de reloger les familles qui méritent. Car comme vous le savez parmi ces familles il y a des fausses et des vraies.” Notre interlocuteur ajoutera : “Certaines habitations qui répondent aux normes d'urbanisme peuvent être récupérées selon la loi. On va les régulariser foncièrement, les autres et surtout les nouvelles, construites illicitement, seront toutes rasées de la carte. C'est une décision prise pour lutter contre l'habitat précaire.” Lors de notre entretien avec le chef de daïra, ce dernier nous a révélé que 14 EAC qui jadis étaient exploitées par des vrais fellahs de la région et dont la production agricole, surtout saisonnière, alimentaient toute la région de la Mitidja, sont aujourd'hui sont entourées de bidonvilles qui ont donné une image hideuse à Boudouaou El Bahri. Nacer Zerrouki