“Vous qui aimez les films d'action américains de Robert de Niro, les fusillades avec les Riot gun et les courses-poursuites en voitures dans les rues longues de New York. Vous voulez savoir qu'est-ce qui se passe quand on donne les moyens financiers à un artiste algérien ?” Vous le saurez en assistant jeudi soir à partir de 18h ; la salle Cosmos présentera le premier film algérien tourné aux USA, Affaires d'hommes (Men's Affairs), réalisé par un Algérien installé aux States, Amin Kaïs. C'est l'histoire simple d'une famille algéro-américaine touchée par la nébuleuse du terrorisme. Nacer, ancien leader d'un groupe antiterroriste en Algérie, vit à New York avec sa fille Noor. Il a quitté son pays pour émigrer en Amérique où il a rejoint la police new-yorkaise (NYPD). Il est parfaitement intégré à la société américaine et aspire à une vie tranquille après la perte de son épouse dans les attentats du 11 septembre. Sa fille Noor lui donne de l'espoir, mais la violence dans les rues new-yorkaises l'a rattrapé ; elle reçoit une balle perdue. Nacer doit retrouver les coupables... Le réalisateur s'est inspiré de l'histoire d'une petite fille de 6 ans, dont la mère est décédée dans les attentats du World Trade Center. Mais surtout, c'est la première fois que le héros d'un film policier américain est un Algérien. Tourné en HD avec un budget de 380 000 euros, le film a bénéficié de plusieurs soutiens, dont celui d'Alger, capitale arabe de la culture 2007. Mais cela n'a pas suffi pour le kinescoper en 35 mm et surtout le sous-titrer en arabe, car la majorité du film est en anglais, sous-titré en français. L'auteur qui a réalisé notamment le téléfilm les Rues d'Alger a commencé le tournage en Algérie avec des comédiens comme Azzedine Boureghda, avant de partir aux USA, pour des problèmes de logistique, poursuivre son œuvre à New York. Un choix judicieux puisque le film est techniquement parfait avec un montage à la 24h chrono signé Ariel Roubinov, et surtout un mixage son excellent signé Peter Vaggoner, l'un des techniciens de Martin Scorsese. Pour rendre crédible son film, le réalisateur a dû emmener avec lui un seul comédien algérien Hamid Amirouche et surtout donner la vedette à un acteur algérien vivant aux USA Fateh Bensalem, très crédible dans son rôle de flic. Ce qui est sûr, c'est que ce film va bouleverser par sa qualité tous les préjugés sur le cinéma algérien, en général, et sur le réalisateur, en particulier. AMIN REDA