L'Algérie a une position claire vis-à-vis de la question palestinienne. Mieux, elle a une position de principe vis-à-vis de cette question, et elle ne saurait donc la sacrifier pour le projet de l'Union pour la Méditerranée, en acceptant de siéger avec l'Etat hébreu dans des conclaves où les Palestiniens sont exclus. Il s'agira toujours, pour les ministres des Affaires étrangères de onze pays de la Méditerranée qui se réuniront ce jeudi à Alger, de régler et encore de régler certains détails, dans l'espoir de trouver une convergence de vues dans le cadre d'un projet de l'Union pour la Méditerranée (UPM) qui peine à convaincre sur des points précis. Et il est justement de certains de ces détails qu'on feint d'ignorer, manière de les conjurer en espérant que d'ici le 13 juillet, date du lancement officiel de l'UPM lors d'un sommet réunissant les chefs d'Etat à Paris, ils s'aplaniront comme par enchantement. N'est-ce pas qu'au cours des innombrables réunions consacrées à l'élaboration du projet de l'UPM, les Européens ont superbement ignoré la question d'Israël ! Pourtant, cette question doit se poser à un moment ou à un autre, ne serait-ce que pour clarifier les positions des uns et des autres vis-à-vis d'Israël. La question est d'autant plus épineuse si l'on admet que l'Europe n'est plus dissociée des Etats-Unis dans l'idée qui renvoie à la complaisance de l'Occident à l'égard d'Israël dans la guerre impitoyable qu'elle mène contre les Palestiniens. L'Algérie a une position claire vis-à-vis de la question palestinienne. Mieux, elle a une position de principe vis-à-vis de cette question, et elle ne saurait donc la sacrifier pour le projet de l'Union pour la Méditerranée, en acceptant de siéger avec l'Etat hébreu dans des conclaves où les Palestiniens sont exclus. Donc, elle n'attend pas de Sarkozy de la convaincre de renoncer à des positions de principe. Elle attend, peut-être, que la question soit posée clairement pour réagir. Et jusqu'à quand donc le promoteur du projet continuera-t-il à sauvegarder les formes en évitant soigneusement de mettre sur la table un sujet qui fâche ? Un sujet qui fâche, plus encore l'Algérie que les autres pays arabes, quand celle-ci est poussée loin des premières loges que Paris préfère réserver à des pays du sud de la Méditerranée, comme le Maroc, la Tunisie ou l'Egypte. Z. B.