Le FFS a réuni, le week-end dernier à Zéralda, ses élus locaux pour amorcer une première évaluation de leur mission un peu plus de six mois après les élections municipales de 2007. Dans son discours d'ouverture de la conférence nationale des élus, le premier secrétaire du parti, Karim Tabbou, a commencé par mettre en relief les difficultés que rencontrent les membres des APC et APW. “Je sais que vous avez souvent été accaparés par des problèmes de gestion au jour le jour, qu'un temps précieux vous a été volé par une tutelle qui a prétendu vous former aux tâches de gestion, que votre action est trop souvent soumise au bon vouloir des exécutifs de wilaya et des pouvoirs centraux”. Il a affirmé avoir, toutefois, foi en les capacités des élus FFS à transcender les contraintes. Il s'agit surtout, pour le responsable du FFS de “libérer les communes, de lever les obstacles qui empêchent l'élu d'être un élu à part entière. L'élu peut être un bon gestionnaire, un bon technicien. Il doit être, avant tout, un homme politique conscient. Il n'y a pas de gestion neutre. Il n'y a pas d'APC ou d'APW neutre”. Le P/APC de Béjaïa a posé la problématique du foncier, tandis que son collègue d'Ouaguenoune (w. de Tizi Ouzou) s'est penché sur “les dessous de la nouvelle législation foncière en Algérie”. Un projet de loi sur l'orientation foncière, actuellement examiné par la commission agriculture de l'APN risque en effet de provoquer un débat controversé, selon des parlementaires. Me Bouchachi Mustapha, président de la LADDH (Ligue algérienne de défense des droits de l'homme) est revenu sur la fraude électorale et les pressions que subissent les élus. Il a indiqué qu'il a défendu des dizaines d'élus dont la plupart sont innocents des griefs qu'on leur reproche. “La notion de dilapidation des deniers publics n'est pas clairement définie. C'est le problème.” Me Bouchachi a affirmé que la justice algérienne n'est pas indépendante. Il a donné l'exemple des magistrats enfermés dans un statut de fonctionnaire, tributaires d'un salaire fixé par l'Etat. C'est ce qui explique l'incongruité de certains verdicts rendus. À ce propos, il a commenté le verdict dans le procès intenté contre Habiba et les autres Algériens reconvertis au christianisme. Il l'a qualifié de dangereux, en ce sens qu'il donne une vision déformée de l'islam et de l'Algérie. S. H.