Ils sont près de 6 millions d'émigrés algériens à l'étranger dont 80% résidant en France. Parmi eux, 4 millions jouissent de la double nationalité. “Nous avons l'une des communautés les plus anciennes, les plus importantes, mais les moins structurées. C'est le moment de passer à une nouvelle stratégie. L'Algérie n'a pas le choix ; soit elle mettra cette force au service du pays ou prendre le risque qu'elle soit contre elle.” Ce constat a été établi, hier, par M. Si Afif Abdelhamid, président de la commission des affaires étrangères de la coopération et de l'émigration à l'Assemblée populaire nationale, l'un des principaux initiateurs du colloque sur la communauté algérienne établie à l'étranger qui a eu lieu les 1er et 2 juin derniers. Selon Si Afif, il existe près de 6 millions de compatriotes à l'étranger dont 4 millions jouissent de la double nationalité. Sachant également que 80% de cette communauté sont établis en France. On dénombre, selon les travaux de recensement faits en collaboration avec le mouvement associatif installé à l'étranger, 60 000 émigrés au Canada, 30 000 aux USA, environ 50 000 en Belgique, plus de 15 000 en Espagne, près de 30 000 en Italie, 70 000 en Syrie et environ 20 000 en Tunisie et au Maroc. L'une des principales résolutions adoptées à l'issue de ces journées organisées par l'Assemblée populaire nationale sur la communauté algérienne établie à l'étranger, c'est d'aller vers une nouvelle stratégie globale afin d'amener cette communauté à s'impliquer dans le développement du pays. “Notre communauté établie à l'étranger a connu réellement des mutations profondes et qualitatives qui font d'elle une force effective de propositions dans les pays d'accueil et un atout dans l'œuvre de développement de notre pays, à travers sa riche et diverse contribution”, a-t-il expliqué. Selon lui, la communauté algérienne a réaffirmé sa disponibilité à mettre leur expertise et leur savoir-faire au service du processus de renouveau national. “Avoir la double nationalité n'est pas une tare bien au contraire, elle est un acquis important et un réel poids politique qui est un atout pour l'évolution de la nation”, a-t-il précisé. Parmi les autres résolutions prises durant les ateliers : l'amélioration des conditions précaires de la communauté algérienne à l'étranger ; le renfoncement du devoir de mémoire ; mettre en place des cellules d'information au niveau des consulats à l'étranger et établir une réelle politique de communication avec la communauté algérienne. Il est question également de créer des maisons d'Algérie et des centres culturels dans les plus grandes villes étrangères. Sur le plan économique, la création d'organismes bancaires algériens à l'étranger, faciliter l'accès à l'information économique du pays et vendre la destination de l'Algérie, figurent parmi les recommandations. Les participants ont soulevé des problèmes administratifs et politiques que rencontre cette communauté à l'Hexagone. À titre d'exemple, la réhabilitation de la nationalité algérienne à certains émigrés installés en Syrie, l'intervention du gouvernement pour faciliter les mariages mixtes, l'accessibilité aux visas et la nécessité d'un accord qui s'adapte à la réalité actuelle. Par ailleurs, M. Si Afif a indiqué que les compétences existent, mais elles ne sont ni “parrainées” et encore moins “encadrées” et ne peuvent de ce fait constituer “un groupe de pression”, même pas dans les pays d'accueil, d'où l'intérêt de constituer une diaspora. Nabila Afroun