Le verdict dans l'affaire des 460 logements de la promotion immobilière El-Bordj Ouled-Fayet détruits en novembre 2006 par les autorités publiques, a été rendu, hier, par le tribunal de Bir-Mourad-Raïs. Le promoteur Belkadi a été condamné à cinq ans de prison ferme. Il est astreint, en outre, par décision de justice à rembourser aux plaignants l'intégralité des sommes qu'ils ont avancées dans le cadre de la vente sur plan et à leur verser individuellement 200 000 dinars de dommages et intérêts. Un mandat d'arrêt a été ordonné à l'encontre du principal accusé qui n'a pas assisté à l'audience pour entendre le verdict. Il était poursuivi pour escroquerie et abus de confiance. Finalement, il a été innocenté du deuxième chef d'inculpation. Pour rappel, 464 familles ont souscrit à la promotion immobilière El-Bordj qui leur proposait des logements à Ouled-Fayet aux prix subventionnés par l'Etat. Il s'est avéré, au bout de quelques mois, alors que les immeubles prenaient forme que de nombreuses anomalies et entorses à la réglementation émaillaient l'entreprise, dont absence de permis de construire, litige sur le terrain et implantation des tours dans une zone non urbanisable. Le 2 novembre 2006, après l'aboutissement d'une procédure en justice enclenchée par les services de l'urbanisme et de l'APC, les logements finis à 60% ont été détruits à coups de bulldozers, dans une ambiance électrique induite par la colère des familles ayant investi dans le projet. Les quelque 200 souscripteurs, qui ont déposé une plainte contre le promoteur immobilier pour escroquerie et abus de confiance, ont accueilli, hier, le verdict du tribunal de Bir-Mourad-Raïs avec soulagement et espoir de récupérer effectivement l'argent qu'ils ont mis dans l'acquisition d'un logement. C'est-à-dire, entre 700 000 et 1 million de dinars. S. H.