Au terme d'un procès qui s'est déroulé dans la matinée de samedi dernier, trois prévenus, âgés de 22 à 30 ans, ont été condamnés à sept années de réclusion par le tribunal criminel près la cour de Mostaganem. Ils ont été reconnus coupables de constitution d'une association de malfaiteurs, d'enlèvement et de viol collectif d'une jeune femme de la même ville, ainsi que la menace avec arme blanche de la victime et du chauffeur du minibus qui les transportait le jour des faits. Des faits qui remontent au lundi 6 juin 2005. À l'aube de cette mémorable journée, la jeune fille, qui venait de passer la nuit chez une amie à Sirat, s'apprêtait à quitter la localité en empruntant le transport en commun. Elle était la seule femme parmi une foule de jeunes ayant investi le centre de l'agglomération, en quête de travail journalier consistant en la récolte de la pomme de terre. Une fois dans le fourgon, le trio d'accusés, originaires de l'un des douars de la commune de Mesra voisine, se lancèrent à ses trousses, abandonnant l'éventuelle sollicitation d'un fellah employeur. Les trois compères et la victime étaient les seuls passagers. Taquinée, la jeune femme change de place et s'approche du conducteur et du receveur assis à l'avant. Mais rien n'y fit, l'un des jeunes persiste en la rejoignant. Arrivés à hauteur de leur douar de résidence, les jeunes passagers passent à “l'attaque''. Brandissant armes blanches et bombe lacrymogène, ils forcent le chauffeur à marquer une halte à proximité du bosquet bordant la route nationale menant à Mostaganem. La victime tenta de résister et s'agrippa au chauffeur dont elle déchira la chemise. Ils la descendent de force et prennent la clef des champs sans même s'acquitter du tarif du voyage. Le conducteur n'aura d'autre alternative que celle d'aller déposer une plainte auprès de la brigade de gendarmerie de Mesra en indiquant le chemin emprunté par le trio d'agresseurs. Les gendarmes ne tarderont pas à découvrir le repaire des jeunes en mal de bestialité qui eurent néanmoins le temps d'assouvir leur bas instinct. Deux malfaiteurs seront arrêtés sur-le-champ, alors que leur acolyte réussit à s'échapper. La cavale durera jusqu'au mois d'octobre suivant, avant d'être interpellé à son tour. Le viol sera confirmé par le rapport d'examen du médecin légiste. Le représentant du ministère public édifiera son réquisitoire sur le flagrant délit constaté par les gendarmes, le recours à l'arme blanche et à la bombe lacrymogène ainsi que la conclusion du médecin légiste. Il conclut en requérant la peine de dix ans de réclusion à l'encontre de chacun des accusés. Les avocats de la défense, arguant que la rencontre de leurs mandants avec la fille était parfaitement inopinée, plaideront non coupables quant au grief de constitution d'une association de malfaiteurs. Ils plaideront coupables pour les autres chefs d'inculpation, mais tout en soulageant la charge des inculpés en reconsidérant l'acte sous l'angle de la “bêtise juvénile”. M. O. T.