RESUME : Pour détourner leur attention, Saleha se rend à la cuisine en passant devant eux. Elle leur prépare du thé à emporter. En retournant à la chambre, elle découvre que Katia s'est enfuie. Le groupe venait de partir. Ils risquent de tomber sur elle… 25e partie Katia ne connaîtra pas la malchance. Elle s'est à peine éloignée de la ferme qu'elle tombe nez à nez avec des militaires. - Que faites-vous dehors ? - Je me suis enfuie, répond-elle. Il y a des terroristes chez nous… - Vous êtes la fille de Dahmane X. ? - Oui. Comment le savez-vous ? - C'est l'unique famille qui réside dans ce coin. Votre père est avec eux ? - Non. - Ont-ils usé de la force pour entrer chez vous ? - Non. Mon père est rentré plus tôt et il nous a demandé de préparer le dîner pour plusieurs personnes, raconte-t-elle. Il les attendait. Mais cela ne veut pas dire qu'il est terroriste, lui aussi ! - Est-ce que vous êtes seuls ? - Oui. Je vous en prie, faites attention… Ma petite sœur n'a que trois ans. - Ne vous inquiétez pas ! Elle l'a dit sans conviction. On l'emmène jusqu'à un camion où elle doit rester en attendant leur retour. Le chauffeur du camion a l'air suspicieux. Les militaires, arme à la main, avancent en direction de la maison. Le silence règne. Ils n'auront pas à affronter le groupe armé. Ce dernier est parti depuis peu. Dahmane et Saleha manquent de s'évanouir lorsqu'ils découvrent leur présence dans la cour. - Dans quelle direction sont-ils allés ? - Je ne sais pas, répond Dahmane. - Il y a longtemps ? - Un quart d'heure. Est-ce que ma fille est avec vous ? On le rassure. Elle est en sécurité. Ils sont emmenés au poste le plus proche afin d'être interrogés séparément. La première est Katia. Elle ne leur dit rien de ce qu'elle sait déjà. Son père soutient le groupe depuis son arrivée dans la région. Ses nocturnes en sont la preuve. Elle et sa belle-maman n'y ont pas vu de mal. Tant qu'il ne passait pas ses nuits dehors. Leur visite à domicile les a surprises. Elles n'ont pas pu réagir. D'ailleurs, il ne les aurait pas écoutées. La nouvelle a vite fait le tour du village. Lorsqu'ils rentrent enfin, chez eux, ils reçoivent la famille et les amis. Kader est mort d'inquiétude. Maintenant qu'ils ont été auditionnés, le groupe armé risque de s'en prendre à eux. - Vous devez quitter la ferme, leur dit Kader. Venez chez moi. Vous y serez en sécurité ! - Même ici, on l'est ! réplique Dahmane. Ils ne s'en prendront jamais à nous ! - Comment peux-tu en être certain ? - On ne leur a rien fait, rappelle Dahmane, sans affronter leurs regards interrogateurs et suspicieux. - Oui, mais maintenant que la sécurité militaire vous a posé des questions, ils se diront que tu les as trahis ! S'ils ne vous ont rien fait autrefois, rien ne prouve qu'à leur prochaine visite, ils vous laisseront la vie sauve ! Viens quelque temps chez moi, le temps que l'on vous oublie ! insiste Kader. Mais Dahmane reste sourd à ses prières. - Toi, je ne peux pas te forcer. Mais je ne repartirai pas sans Katia. - J'accepte mais ce sera juste pour quelques jours, le prévient le père. - Le temps que cela se tasse… Katia bénit la visite de ce groupe armé. Elle prépare ses affaires avec le sentiment que sa vie allait prendre un nouveau sens ! A. K. (À suivre)