Les eaux souterraines communes à l'Algérie, à la Tunisie et à la Libye couvrent plus de 1 million de km2, dont la majeure partie se trouve à l'intérieur de l'Algérie, a révélé jeudi à Alger M. Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau. En réponse à une question orale d'un membre du Conseil de la nation réuni en session plénière, M. Sellal a souligné que la part de ces eaux communes revenant à l'Algérie est estimée à 700 000 km2, alors que la Tunisie et la Libye se partagent le reste de la superficie, à raison de 80 000 km2 pour la Tunisie et 250 000 km2 pour la Libye. M. Abdelmalek Sellal a souligné que les trois pays avaient convenu d'une appellation de ces eaux, à savoir “réseau de stockage des eaux souterraines du nord du Sahara”. Ce réseau comprend deux couches géologiques de nappes, dont l'une, la plus profonde, est située pour une grande part à l'intérieur de l'Algérie et couvre la totalité ou en partie les territoires de 12 wilayas, à savoir El-Oued, Ouargla, Ghardaïa, Biskra, El-Bayadh, Adrar, de même que Djelfa, Illizi, Béchar, Khenchela, Laghouat et Tamanrasset. Selon les études, le volume des eaux se trouvant dans ces nappes est estimé à 60 000 milliards de m3, dont 40 000 milliards de m3 se trouvent dans le sous-sol algérien, a poursuivi le ministre, précisant toutefois que le taux de renouvellement de ces eaux “est très minime” car ne dépassant pas 1 milliard de m3/an. Un volume de 2,7 milliards de m3 de ces eaux est extrait actuellement ; ces eaux partagées entre les trois pays, l'Algérie bénéficiant de 1 milliard 700 000 m3, la Tunisie de 600 000 m3, alors que la part revenant à la Libye est estimée à 400 000 m3. M. Sellal a indiqué que pour garantir la préservation de ces ressources, une déclaration commune a été signée en juin dernier entre les ministres des trois pays instituant un mécanisme de concertation permanent sur la gestion du système des eaux souterraines dans la région nord du Sahara. L'accord prévoit l'échange de données et d'informations à même de permettre l'élaboration de stratégies et politiques communes pour l'exploitation de l'eau dans la région. Il a dit à ce propos que le mécanisme a amorcé, juin courant, sa phase opérationnelle afin d'assurer plusieurs tâches, dont la mise en place d'un réseau de contrôle et de suivi du système et l'examen de données relatives aux ressources financières, outre le développement d'une banque de données sur les activités socioéconomiques de la région. Ce mécanisme encourage, par ailleurs, la réalisation d'études et de recherches communes entre les trois pays et l'élaboration de programmes de formation au profit de cadres chargés de la gestion du mécanisme de concertation. R. N.