La rencontre d'information sur le SRAS qui s'est tenue, hier, à l'ITSP d'Oran, destinée à la communauté médicale, a permis de constater à quel point l'inquiétude est réelle et visible dans le corps médical quant à la pneumopathie atypique et aux risques encourus par le personnel. D'ailleurs, certains de ces médecins n'hésitent pas à dire qu'à l'heure actuelle, si nous devions faire face à des cas de pneumopathie atypique, “nous ne sommes pas prêts !” Le professeur Tejdine, lors de son intervention ira plus loin pour sa part, en précisant que “l'instruction ministérielle 425 portant sur la prévention et la prise en charge du SRAS est inapplicable…” Et de poursuivre : “Celle-ci fait référence à un décret qui date de 1985. De plus, les données et l'évolution du SRAS sont si rapides qu'il faut actualiser à chaque fois l'instruction…” Pour l'heure, les professeurs et les représentants de la DSP ont tenté de rassurer tout le monde et surtout leur collègue, en exposant “la stratégie mise en place au niveau de la wilaya”. Ainsi, au niveau du service infectieux du CHUO, des travaux sont en voie d'achèvement pour y installer une unité de façon totalement isolée, qui devrait servir à accueillir les patients porteurs éventuellement du virus. Cette unité est composée de 4 chambres individuelles avec un SAS d'accès. Pour ce qui est des moyens de protection qui sont très demandés par le personnel médical, la wilaya disposerait de 6 000 masques dont 1 900 pour le CHUO. Mais il a été demandé aux différents chefs de service de donner une liste nominative des médecins qui seraient appelés à être en contact avec des patients ou le virus. Des recommandations très strictes ont été rappelées, notamment pour le transport d'éventuels malades. A ce titre, le SAMU, la Protection civile, les urgences… sont les services qui pourraient se trouver en première ligne. Des intervenants n'ont pas hésité à dire qu'il aura fallu ce phénomène du SRAS pour qu'enfin l'on songe à équiper le personnel médical de moyens de protection ou encore de soulever le problème sanitaire grave de la destruction des déchets d'activité de soins à risque infectieux (DASRI). Des intervenants ont également jugé utile de demander de ne pas céder à la psychose vis-à-vis notamment de la communauté chinoise se trouvant à Oran arguant que ces derniers ne représentent pas un danger particulier, car se trouvant dans notre pays depuis plusieurs mois. A ce titre, il faut malheureusement rappeler que tout récemment, l'hospitalisation d'un Chinois à l'hôpital de Tiaret pour une infection n'ayant rien à voir avec le SRAS a provoqué un véritable vent de panique faisant fuir tout le monde au sein de l'hôpital. F. B. Les derniers chiffres de l'OMS Les dernières statistiques fournies par l'OMS sur l'épidémie mondiale de la pneumopathie atypique font état de 7 739 cas dont 90% déclarés en Asie. 661 décès ont été enregistrés, soit un peu moins de 10%. 140 cas ont été signalés au Canada avec 23 décès tandis qu'en Chine, moins de 5% de décès ont été enregistrés. F. B.