Au lendemain de sa victoire face à la France (2-0), l'Italie doit déjà se projeter mercredi sur son quart de finale de l'Euro-2008 contre l'Espagne, dimanche à Vienne, qu'elle abordera avec un moral au beau fixe, mais non sans interrogations, entre fatigue et suspensions. Revue des plus et des moins des Azzurri, à cinq jours de leur quart de finale. Les plus Une équipe retrouvée : passée à côté lors de ses débuts contre les Pays-Bas (3-0), l'Italie avait ensuite montré du mieux face à la Roumanie (1-1). Contre la France, elle a paru revigorée, pas encore irrésistible, mais enfin digne de son statut de championne du monde. À ce titre, la performance de Pirlo est symbolique : effacé depuis le début du tournoi, le milieu et régulateur du jeu italien a retrouvé son influence contre les Bleus, transformant notamment avec sang-froid le penalty qui a fait basculer la rencontre. - Un moral au beau fixe : à 10 minutes de la fin du match contre la Roumanie, les Azzurri s'étaient imaginés en train de boucler leurs valises, lorsque l'arbitre avait accordé un penalty aux Roumains. Mais Buffon avait magistralement détourné la frappe de Mutu. Les Azzurri y ont vu un signe du destin. Mardi, autre signe, ils ont battu la France après 30 ans d'insuccès (hors tirs au but en finale du Mondial-2006) avec, au bout, une qualification in extremis pour les quarts. “Le fait de se dire qu'on aurait pu rentrer à la maison alors que, finalement, on reste, ça nous donne de la force pour la suite”, a souligné Gattuso. Par le passé, l'Italie avait aussi frôlé l'élimination lors de premiers tours, notamment lors des Mondiaux-1994 (1 défaite, 1 victoire et 1 nul) et 1982 (3 nuls). Cela ne l'avait ensuite nullement empêchée de disputer deux finales, pour un triomphe en 1982, et une défaite aux tirs au but en 1994. Les moins Le risque du “coup de pompe” : l'Espagne s'est qualifiée après deux belles victoires face à la Russie (4-1) et la Suède (2-1). Contre la Grèce, mercredi soir, elle devait largement faire tourner son effectif. Les titulaires arriveront donc “rechargés” à bloc contre des Azzurri qui, eux, ont lutté jusqu'au bout. Face aux attaquants, Villa, le meilleur buteur de l'Euro (4 buts), et Torres, la défense sera particulièrement mise à contribution. Et Panucci, devenu indiscutable dans l'axe, risque alors de sentir ses 35 ans après 270 minutes pleines. - Remplacer Gattuso et Pirlo : les avertissements récoltés par les deux Milanais, mardi, coûtent cher puisqu'ils seront suspendus face aux Espagnols. Les Azzurri devront composer sans leur redoutable récupérateur et, surtout, sans leur créateur, dont le coup d'œil et le coup de patte, dans le jeu ou sur coups de pied arrêtés, sont plus que précieux. Ambrosini, titulaire lors du premier match, et Aquilani, qui a joué quelques minutes mardi, devraient les remplacer. - Les attaquants toujours muets. Jusqu'ici, les trois buts italiens ont été inscrits par un défenseur (Panucci) et deux milieux (Pirlo, De Rossi), qui plus est à la suite de coups de pied arrêtés. Les attaquants — et en premier lieu Toni imprécis, malgré de multiples occasions contre la Roumanie et la France —, sont demeurés muets. Si la Nazionale veut aller plus loin, nul doute qu'elle devra absolument se réveiller. Elle a cinq jours pour cela.