Les enfants atteints d'insuffisance rénale doivent être soignés dans des centres pédiatriques spécialisés et non dans des structures où sont pris en charge des adultes. C'est la principale recommandation de la première journée scientifique sur l'insuffisance rénale chez les enfants, organisée jeudi à l'Institut national de la santé publique (INSP). Le ministre de la Santé, Amar Tou, a souligné à l'ouverture de cette rencontre la nécessité de mettre en place des centres de pédiatrie spécialisés. Selon le ministre, seulement deux structures de ce type sont actuellement opérationnelles en Algérie : un centre à Oran et un service à Sidi Bel-Abbès, où 12 transplantations rénales ont été effectuées chez des enfants de moins de 12 ans. Le Pr Farid Haddoum, chef de service néphrologie au CHU Nafissa-Hamoud (ex-Parnet), initiateur de cette rencontre, a souligné que le traitement des maladies rénales chez les enfants diffère de celui des adultes et requiert une équipe médicale multidisciplinaire car la dialyse et la transplantation sont des opérations complexes chez les enfants. De son côté, le Dr Hussein Tlioua, chef de service néphrologie à l'hôpital de Koléa, a estimé que le diagnostic précoce évite la transplantation rénale chez l'enfant. Il a toutefois déploré l'inexistence d'un fichier recensant tous les patients atteints d'insuffisance rénale. Un tel fichier aiderait à mettre en place des programmes de prise en charge de ces malades, a-t-il précisé. Sur les 12 000 insuffisants rénaux que compte actuellement l'Algérie, les médecins n'arrivent pas à définir le nombre d'enfants touchés par cette maladie. D'où la nécessité de mettre en place ce fichier pour recenser les malades chroniques parmi ces enfants. M. Tlioua a également déploré l'absence de néphrologues dans certaines cliniques privées qui font appel aux médecins du secteur public. Selon lui, le tiers des maladies rénales sont dues aux affections des reins et des voies urinaires. Un diagnostic de ces maladies dès la naissance de l'enfant, au moyen de l'imagerie médicale, le prémunit contre le recours plus tard à la greffe, a-t-il dit. Des facteurs héréditaires, notamment le mariage consanguin, peuvent également intervenir, a-t-il encore précisé, soulignant que la réduction de ce type d'union peut concourir à préserver 40% des enfants de cette affection grave. Quant au dernier tiers des facteurs aggravant ou provoquant cette maladie, le praticien a cité les troubles du métabolisme et le diabète. Pour sa part, le Dr Malik Daoud, néphrologue dans une clinique privée à Koléa, a estimé que l'insuffisance rénale chronique constitue une charge pour la santé publique. Selon lui, “la prise en charge de l'enfant insuffisant rénal est une spécialité dans la spécialité qui requiert aussi une équipe multidisciplinaire car la maladie se développe rapidement”. L'absence de prise en charge de certaines maladies, tels le diabète et les maladies cardiovasculaires, peut provoquer l'insuffisance rénale en peu de temps, a affirmé le Dr Daoud. R. B.