Le congrès du RND, qui s'est ouvert hier à l'hôtel El-Aurassi, se confirme pleinement dans son caractère ordinaire. Autant le secrétaire général sortant, qui a succédé à lui-même dans la fonction, que les organisateurs du congrès n'ont aucune inquiétude à se faire quant à un quelconque impondérable. Pas de jeu de coulisses, pas de tractations à suivre de près. Le porte-parole du congrès, M. Boughzoub, n'avait d'ailleurs rien de croustillant ou de nouveau à raconter aux journalistes. Il s'est étalé, pour tuer le temps imparti à son point de presse, sur les phases préparatoires des assises, déjà connu par l'opinion publique. Il a rappelé, au gré de son intervention, que les projets de textes fondamentaux ont été élaborés sur la base des résultats d'un sondage sur le fonctionnement du parti, le rôle de ses élus nationaux et locaux, sa place sur la scène nationale et internationale, l'alliance présidentielle ; la situation socioéconomique du pays, le terrorisme… lesdits projets ont été discutés et adoptés en amont, durant les pré-congrès régionaux. Les congressistes ne font que voter sur ces textes, qu'ils ont déjà examinés, pour les valider pleinement. C'est sans surprise non plus qu'Ahmed Ouyahia a été plébiscité, hier, comme dirigeant du parti, sans devoir se mesurer à d'autres candidatures. Le rendez-vous organique de ce week-end ne s'avérait qu'un espace de rencontres entre vieilles connaissances du parti, venues des 48 wilayas du pays et de l'étranger pour les représentants des militants du rassemblement vivant à l'extérieur du territoire national. Certains congressistes saisissent l'occasion offerte par les séances de travail à huis clos pour s'exprimer devant le secrétaire général du parti et depuis deux jours Chef du gouvernement, sur quelques sujets qui fâchent. “Ils vident leur cœur, et c'est tout”, nous a expliqué un cadre du Rassemblement à notre interrogation sur la fermeture de la salle devant les journalistes pendant le débat général. Bien que le déroulement du congrès fût parfaitement ficelé, les élections des membres du Conseil national induisent une certaine compétitivité. Le nombre d'élus varie d'une wilaya à une autre, proportionnellement à la taille de la population. Dans les circonscriptions où le nombre de sièges est faible, les chances d'un changement de titulaires le sont autant. Reste les grandes villes, telles qu'Alger, où les postulants à une place au Conseil national se bousculent. Là aussi, le secrétaire général — sauf modification du règlement intérieur — a toute latitude de repêcher une quinzaine de personnalités qui n'ont pas réussi à gagner les voix de leurs collègues. En résumé, rien d'extraordinaire au congrès ordinaire du RND. C'est carrément un remake du 2e congrès de mai 2003. D'autant qu'à cette époque aussi, Ahmed Ouyahia reprit les rênes du gouvernement en remplacement de Ali Benflis une semaine à peine avant la tenue des assises de son parti. Dire que l'histoire est un éternel recommencement. S. H.