Le paysage touristique public dans la région est du pays est en effervescence. Restructuration par ici et lancement de la campagne estivale par-là. Ainsi, avant-hier, c'est aux coups de minuit comme le veut la traditionnelle clôture des comptes, que les membres d'une commission ad hoc représentant l'EGT Est et le nouvel acquéreur, ont procédé aux opérations de transfert du patrimoine de l'hôtel EGT Est. Désormais, ce dernier ne figure plus dans le portefeuille de cette dernière à l'issue d'une procédure de privatisation qui, après avoir connu un ralentissement suite au recours à un cahier des charges inadapté au contexte des entreprises algériennes, a finalement abouti en préservant les intérêts de toutes les parties. Avant la remise des comptes à zéro, les deux parties, le cédant en la personne morale EGT Est agissant pour le compte de l'Etat et les établissements Yahyaoui, bénéficiaires, ont signé par-devant notaire le contrat de cession. Avant cela, le directeur financier de l'EGT Est a procédé à la remise à chaque employé de l'hôtel, remplissant les conditions requises par la résolution du CPE, un chèque en guise de prime de privatisation. Cette dernière, pour une moyenne de 1 450 000 DA par employé, a été amputée sur le produit de cession, autrement dit payé par le Trésor. Une solution qui a économisé à l'entreprise mère une véritable saignée tout en préservant les conditionnalités contenues dans le cahier des charges de cession. Pour rappel, c'est la recherche de la source de financement de cette prime, non prévue dans le cahier des charges, qui a retardé la cession de l'hôtel. Finalement, c'est le respect des démarches usuelles, prônées par la direction de l'EGT, qui a désamorcé une mini-crise sociale. Avec l'hôtel Salem, le plus important établissement hôtelier situé dans la wilaya de Skikda, l'Etat se sépare du 3e hôtel public en l'espace de 3 années. Le souhait est de voir les pouvoirs publics prendre acte des problèmes rencontrés lors de la cession des hôtels Orient de Annaba et Hidab de Sétif, pour une meilleure conduite de la privatisation d'Es Salem. À l'EGT Est, le P-DG de la chaîne, M. Lakehal Ayat, nous a rassuré que toutes les conditions pour réussir la transition sont réunies. L'ex-directeur de l'hôtel, M. Adila, est du même avis. Il venait d'être reconduit par le nouvel acquéreur dans ses fonctions afin d'assurer une restructuration, la privatisation en est une, en douceur et ne pas compromettre la présente campagne estivale en cours. Sur un autre volet, la cession de l'établissement Salem a coïncidé le jour même avec l'ouverture de la saison estivale au sein des deux complexes balnéaires de l'EGT Est, soit l'hôtel les Hammadites de Béjaïa et Bougaroun de Collo. Dès 8h, le coup d'envoi a été donné, simultanément, au sein des deux établissements. C'est la première fois que l'EGT Est met l'accent sur la campagne estivale avec comme fer de lance ses deux unités situées dans la féerique région de la petite Kabylie. Selon la directrice générale de la chaîne, Mme Saïd, “nous sommes engagés dans la réalisation du vaste programme de relance initié par les pouvoirs publics à savoir la dynamisation de la demande nationale comme une des pistes de développement du marché”. Optimiste, le directeur d'exploitation de la même chaîne, M. Boudraâ, évoque un partenariat public-privé pour offrir, en plus de la partie hard, à avoir l'hébergement, une offre soft, à travers l'animation et les excursions, pour apporter un plus capable de palier les retards à combler en matière de qualité de la prestation. “Nous sommes engagés dans un lourd investissement pour la qualité mais, entre temps, nous agissons sur le tourisme de découverte pour faire la différence avec la concurrence régionale”. Mourad KEZZAR