Devant les représentants de cette communauté, le ministre a avoué que seulement 1 536 000 Algériens, sur cinq millions, sont inscrits aux consulats. “L'Algérie a besoin de tous ses enfants, il faut jeter les ponts, voire même des pipes d'échange avec la communauté algérienne installée à l'étranger”, a déclaré, hier, Djamel Ould-Abbès, ministre de la Solidarité nationale et de la Communauté étrangère lors d'une rencontre avec les membres de l'Assemblée populaire et des groupes parlementaires. Après avoir longuement disserté sur l'histoire de la communauté algérienne, du temps de Massinissa jusqu'à nos jours, Ould-Abbès a avoué que sur les cinq millions d'Algériens que compte notre communauté, seulement 1 536 000 sont inscrits aux consulats algériens. “Il faut aller vers l'organisation d'une diaspora ou encore des lobbys algériens. Avec ces groupes, nous pouvons exercer des pressions, notamment durant les élections à l'étranger”, a-t-il souligné. À propos de l'organisation de la diaspora algérienne, les représentants de la communauté ont soumis plusieurs propositions et plusieurs axes ont été débattus lors de cette rencontre. Le ministre a répondu par l'annonce de la mise en place d'un groupe de travail qui prendra en charge les problèmes des Algériens “d'outre-mer” au sein des consulats. “Nous savons que ce n'est pas parfait, mais des efforts se font dans ce sens”, a-t-il avoué. Une déclaration qui n'a pas convaincu le représentant de la communauté algérienne au Proche-Orient, qui a exprimé ouvertement ces réticences. “Je ne suis pas convaincu. Beaucoup de programmes ont été lancés et des décisions ont été prises, mais sur le terrain, rien ne se fait pour régler les problèmes que rencontrent les émigrés algériens”, a-t-il précisé. L'une des suggestions faites par le ministre, la création d'un haut conseil de la communauté algérienne qui sera élu par les émigrés et qui se rencontrera une fois par an. “J'estime que la création de ce conseil sera plus efficace que le travail de groupe parlementaire chargé de ce dossier qui n'est en réalité qu'une représentation politique plus qu'effective”,souligne-t-il. Par ailleurs, le représentant de la communauté algérienne au Proche-Orient a remis au ministre, dans une enveloppe, une série de propositions où il soulève 20 points à traiter, notamment le volet culturel. Après un tour de table qui a duré presque 10 minutes pour chaque représentant, le chef de cabinet du département d'Ould-Abbès a dévoilé le plan national de la protection et de la prise en charge de la communauté algérienne installée à l'étranger. Un programme jugé “très ambitieux” qui s'étalera de l'année 2008 jusqu'à 2014. Il comporte 85 points avec cinq axes importants. Le premier axe consiste à la contribution de l'amélioration de connaissance sur la communauté nationale à l'étranger. À savoir, élaborer un texte législatif, étudier le flux migratoire et procéder au recensement des émigrés, améliorer les conditions d'accueil, simplifier les démarches administratives, aller vers la création d'un fichier de compétences de l'élite algérienne installée à l'étranger et la création d'un observatoire des émigrés algériens. Le second point exposé a trait aux activités d'information et de communication ainsi qu'au plan de communication. Le troisième axe concerne, les actions éducatives, culturelles, sportives et de loisirs. À titre d'exemple, promouvoir la culture algérienne, notamment le tourisme. Pour ce qui est du volet socioéconomique, il est cité au quatrième point de ce plan. Il traite également l'investissement des émigrés algériens dans leur pays d'origine, notamment le traitement de transfert de capitaux en incitant les banques algériennes à ouvrir des agences. La prise en charge de la kafala, l'organisation du hadj et la gestion du service militaire sont également soulignées dans cet axe. Le dernier point évoqué est lié à l'action de protection de la communauté dans les pays hôtes. Il faut signaler que ce plan national n'est pour le moment qu'une proposition du ministre de la Solidarité. Nabila Afroun