Alors qu'on parlait des hellaba à la frontière ouest du pays, la contrebande de carburant à la frontière avec la Tunisie touche désormais la wilaya de Khenchela. En effet, des contrebandiers font, à mi-chemin, le troc de gasoil contre l'huile de table avec des contrebandiers de la wilaya de Tébessa, wilaya limitrophe et frontalière. Trois opérations de saisies de quantités d'huile, provenant de Tunisie, ont été effectuées depuis le début de l'année par les douanes d'Oum El Bouaghi dont la compétence territoriale s'étend à la wilaya de Khenchela, et autant par les services de la Gendarmerie nationale à la limite entre la wilaya de Tébessa et Ouled Rechache de Khenchela. Les conditions de stockage de ce produit dans des bidons en tôle demeurent un danger pour le consommateur et porte préjudice à l'économie du pays. Un produit sans étiquetage, sans date de fabrication ni date de péremption. On avance même que cette huile fait aussi, via Khenchela, son chemin vers Sétif. Comme on le sait, les autres produits de contrebande, pâtes alimentaires, concentrés de tomate, produits de nettoiement et autres, transitent par Khenchela et Oum El Bouaghi pour être écoulés dans plusieurs wilayas de l'est du pays. Les contrebandiers roulent à vive allure dans des véhicules, dans leur majorité sans papiers, qu'ils abandonnent souvent, lorsqu'ils sont coincés, avec leurs contenus. Outre la saisie du moyen de transport et du produit, l'amende, selon la réglementation en vigueur, est multipliée par dix. C'est dire l'importance de la sanction, laquelle fait vraiment peur aux contrebandiers. Aujourd'hui, 5 540 litres d'huile de table de contrebande sont au niveau de l'inspection divisionnaire des douanes d'Oum El Bouagi. Selon les premières analyses, le taux de matière grasse dans ce produit est anormalement élevé. Ce qui constitue un vrai danger pour la santé du consommateur. Au titre du premier semestre 2008, les mêmes services ont estimé à 1 390 000 dinars les saisies de concentré de tomate et à 310 000 dinars celles des pâtes alimentaires. Selon notre source, la contrebande est devenue pour certains, un métier, un gagne-pain malgré les risques, et un phénomène négatif qui prend de l'ampleur. B. Nacer