Les forces de sécurité du Hamas ont renforcé, hier, la sécurité à Gaza, en mettant des points de contrôle après un attentat qui a coûté vendredi la vie à une fillette de 6 ans et à cinq membres du Hamas. Le Hamas a arrêté de dizaines de sympathisants du Fatah et lancé des grenades dans la maison d'un chef de ce mouvement. Ce nouvel incident a avivé les tensions entre les deux principaux mouvements palestiniens. Quelques heures après l'attentat, les forces du Hamas ont arrêté des dizaines de personnes, pour la plupart membres du Fatah, le mouvement rival dirigé par le président Mahmoud Abbas, selon des témoins. Cet attentat, s'il est confirmé qu'il a été commis par le Fatah, constitue l'incident le plus sanglant entre le Hamas et le Fatah depuis huit mois dans la bande de Gaza. En novembre, sept membres du Fatah avaient été tués par des membres des services de sécurité du Hamas. “Cet acte criminel prouve que l'appel au dialogue lancé de Ramallah, le quartier général de Mahmoud Abbas, constitue un mensonge destiné à lancer de la poudre aux yeux et à dissimuler un complot visant à tuer et à terroriser nos forces de sécurité”, a affirmé le Hamas dans un communiqué. Ils faisaient allusion à l'appel à la réconciliation entre les deux principaux mouvements politiques palestiniens lancé en juin par Mahmoud Abbas. Cet appel n'a pas été suivi d'effet. Le Hamas a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en juin de l'an dernier à la suite d'un coup de force contre le Fatah qui ne contrôle plus que la Cisjordanie. La plupart des membres des services de sécurité de l'Autorité palestinienne ont fui la bande de Gaza et trouvé refuge en Cisjordanie. Une responsable du Fatah, qui a demandé à conserver l'anonymat, a affirmé qu'une centaine de membres de son mouvement ont été arrêtés dans la bande de Gaza par les services de sécurité du Hamas. Ceux-ci ont également procédé à des perquisitions dans des bureaux et saisi des documents ainsi que des ordinateurs, a-t-il ajouté. Le bureau du président Abbas a pour sa part démenti toute implication dans la “mystérieuse explosion” et accusé des éléments de la branche armée du Hamas d'être à l'origine de cet attentat qui aurait été organisé dans le cadre d'un conflit entre différentes factions du mouvement Hamas. L'attentat s'est produit peu après deux autres incidents violents dans la bande de Gaza. Un Palestinien avait été tué et quatre autres blessés durant la nuit de jeudi à vendredi par l'explosion d'une bombe près d'un café du centre-ville de Gaza. Le café avait déjà été visé par une bombe il y a deux mois. Les soupçons s'étaient alors portés sur des groupes islamistes de Gaza, qui ont commis des attentats contre des cafés internet, des magasins de musiques ou des institutions chrétiennes. Une deuxième bombe avait explosé également dans la nuit de jeudi à vendredi près de la maison d'un responsable du Hamas, Marwan Abou Ras, à la tête de l'organe du mouvement islamiste publiant les fatwas et les édits religieux. La bombe n'avait pas fait de victimes. La police du Hamas a ensuite arrêté deux membres du Fatah. DJAZIA SAFTA/AGENCES