Faut-il rappeler que les pourvoyeurs des maquis islamistes algériens en armes et en ressources financières ont opéré à partir de Paris, de Londres et d'autres capitales européennes ? La langue de bois dont nous n'arrivons décidément pas à nous départir chaque fois qu'il s'agit de communiqués officiels, relate que l'étape algérienne du ministre français de l'Intérieur permettra à ce dernier de discuter avec son homologue algérien de “questions d'intérêt commun relevant de leur département respectif et notamment celles liées à l'évolution récente du contexte international”. Sachant que M. Nicolas Sarkozy effectue une tournée maghrébine dans un contexte dominé par un regain de menace terroriste contre les intérêts occidentaux, il est plus que probable que les questions sécuritaires constitueront l'essentiel, sinon le point unique des discussions entre les deux ministres. On ne peut, en effet, ignorer, à quel point les récentes actions-suicide en Arabie Saoudite et au Maroc ont ravivé l'inquiétude des Européens et rappelé aux consciences que le terrorisme ne vise pas que les cibles traditionnelles. Le danger est bel et bien partagé et, plus que jamais aujourd'hui, une concertation et une coopération internationales constituent un impératif pour une lutte contre ce fléau. La prise de conscience des Français en particulier, n'aura été en adéquation avec la réalité que lorsque les premières agressions ont été commises sur le territoire de l'Hexagone. Ce n'est qu'à ce moment-là que les pouvoirs publics ont entrepris de s'intéresser aux organisations islamistes jusque-là assurées d'une impunité totale. Faut-il rappeler que les pourvoyeurs des maquis islamistes algériens en armes et en ressources financières ont opéré à partir de Paris, de Londres et d'autres capitales occidentales avec une efficacité redoutable ! Dans une parfaite permissivité. Aujourd'hui que les réseaux se sont structurés au point que leur nocivité ne connaît aucune frontière, c'est un véritable dispositif de lutte non seulement au plan de l'information qu'à celui des moyens d'intervention qui doit être mis en place. Après la réunion en Espagne, à la fin de la semaine dernière, des ministres de l'Intérieur de cinq pays de l'UE, il était indispensable que les Etats de la rive sud de la Méditerranée fussent associés à la concertation. Sauf que les règles du jeu doivent être redéfinies, la coopération devant, plus que jamais, ne pas être conçue au seul bénéfice de l'une des parties. M. A.