Les Etats-Unis se montrent de plus en plus intraitables sur les droits de l'homme et la liberté religieuse en Chine. Et la mesure des autorités chinoises de censurer du champ d'Internet les sujets qui les fâchent n'a pas arrangé les choses. Bush a rencontré cinq dissidents chinois et il a fait donner son département d'Etat contre l'état des libertés en Chine. Celle-ci n'a pas caché son mécontentement et l'a fait savoir. “En organisant une telle rencontre et en faisant des remarques irresponsables sur les Droits de l'homme en Chine et sa situation religieuse, les Etats-Unis sont intervenus grossièrement dans les affaires intérieures chinoises et ont envoyé un très mauvais message aux forces hostiles à la Chine”, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Liu Jianchao. Le président américain a rétorqué qu'il assisterait à un service à l'église, le dimanche 10 août, pendant son séjour à Pékin pour les Jeux où il fera une déclaration dans laquelle il dira ses positions sur la liberté religieuse en Chine. L'annonce a été faite par Denis Wilder, directeur pour les affaires asiatiques au Conseil de sécurité nationale, qui conseille Bush. Le feu couve entre les deux pays. La veille de ces annonces et de l'entretien accordé par le président Bush aux dissidents chinois, la Chambre des représentants américaine avait adopté une résolution demandant à la Chine “de cesser de violer les droits de l'homme et d'arrêter de soutenir les gouvernements du Soudan et de Birmanie, en accord avec les traditions olympiques de liberté et d'espoir”. Une résolution qui a été violemment dénoncée par la Chine dans un communiqué : les Etats-Unis doivent restreindre ces “comportements odieux” d'une poignée de parlementaires américains anti-chinois, a encore déclaré Liu Jianchao, dénonçant leur volonté de politiser l'organisation des jeux Olympiques. Cette résolution “montre l'intention malveillante de politiser les jeux Olympiques, de perturber et de saboter les jeux de Pékin”, a-t-il ajouté. De son côté, Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre, a affirmé que le gouvernement chinois avait violé “ouvertement et de façon répétée” tous les engagements qu'il avait pris sur la liberté de la presse, les droits de l'homme et l'environnement pour décrocher l'organisation des jeux. Elle a demandé à Bush d'utiliser l'“énorme levier” de sa visite pour faire pression sur le gouvernement chinois. Les jeux, vus sous ce prisme, se présentent mal. Mais la Chine n'est pas n'importe qui. Encore que ces dirigeants savent qu'ils doivent, d'une façon ou d'une autre, tenir compte des reproches que lui adressent l'Occident. D. B.