Le président George W. Bush a signé mercredi dernier un décret qui renforce le rôle du directeur national du renseignement et donne la priorité à la lutte contre le terrorisme et la dissémination d'armes de destruction massive, a indiqué la Maison-Blanche jeudi. “C'est le premier ajustement significatif de l'arrêté en plusieurs décennies”, a déclaré un haut responsable américain sous le couvert de l'anonymat. Ce décret tire les enseignements des erreurs parfois retentissantes des services américains, comme la soi-disant présence d'armes de destruction massives en Irak, ou l'incapacité des services à détecter les préparatifs aux attentats du 11-Septembre. Le changement le plus significatif concerne le rôle du directeur national du renseignement ou DNI, un poste créé en 2004 pour chapeauter les 16 agences de renseignement américaines et tenter de les faire travailler de concert, alors que leurs rivalités sont légendaires. Le poste de DNI est actuellement occupé par l'amiral Michael McConnell, qui est l'ancien patron du service de renseignement électronique américain, la très secrète NSA. “Ce décret clarifie et renforce l'autorité et les responsabilités du directeur national du renseignement (DNI)”, souligne la porte-parole de la Maison-Blanche, Dana Perino, dans un communiqué. Le secrétaire à la Défense Robert Gates, lui-même ancien directeur de la CIA, a indiqué que les changements allaient au-delà des réformes antérieures “en renforçant le DNI sans affaiblir les autres”. Le DNI aura désormais accès à tous les renseignements recueillis par toutes les agences et c'est lui qui décidera qui doit y avoir accès. Les agences américaines se sont souvent montrées réticentes à partager leurs meilleurs renseignements. Le DNI va également avoir une plus grande latitude pour embaucher et renvoyer des chefs des différents services, ce qui ne pourra qu'accroître son influence. Le directeur de la CIA Michael Hayden a qualifié la réforme de “développement positif”. “Une bonne coordination des agences américaines est absolument requise pour réussir à obtenir de bons renseignements”, a souligné M. Hayden dans un message à son personnel. Des responsables ont également indiqué qu'avec le nouvel arrêté, les agences de renseignement n'auront toujours pas le droit d'assassiner des responsables étrangers ni de conduire “des expérimentations humaines”. Les droits civils des ressortissants américains seront protégés, comme c'était le cas dans l'arrêté originel de 1981 du président Ronald Reagan. R. I./Agences