Le président américain sera investi demain lors d'une cérémonie à la Maison-Blanche. C'est demain que George Walker Bush sera investi à la présidence des Etats-Unis pour un second mandat. Une investiture qui intervient dans un contexte international assez mitigé marqué par la guerre en Irak, qui prend des proportions alarmantes et la persistance du terrorisme contredisant les déclarations, à tout le moins triomphales, de l'hôte de la Maison-Blanche. M.Bush semble voguer sur un nuage loin de la réalité nettement moins idyllique que ne tente de le faire accroire le chef de la première puissance mondiale. De fait, George W. Bush, fort de la toute puissance du pays dont il préside aux destinées, semble envisager les relations internationales sous le seul angle du rapport d'une force favorable aux Etats-Unis faussant ainsi la donne politique mondiale surtout lorsqu'il est question de lutte anti-terroriste, ou contre la dissémination des armes de destruction massive, ciblant en priorité des pays ne partageant pas les visions américaines, tout en fermant l'oeil sur les dangers potentiels que présente la détention par Israël de l'arme nucléaire. Lors de son premier mandat George W. Bush a ouvert une grave crise internationale en décidant de se passer de l'ONU, envahissant l'Irak sans l'accord du Conseil de sécurité. L'Irak est aujourd'hui plongé dans une violence sans rémission, faisant planer sur le pays la menace d'une guerre civile. Malgré le fait qu'aucune arme de destruction massive (ADM) n'ait été trouvée en Irak, M. Bush, qui s'est répandu à la veille de son investiture dans plusieurs médias américains, affirmait lundi qu'il ne regrettait «absolument» pas d'avoir envahi l'Irak, même si la présence des ADM, ayant justifié l'invasion de l'Irak, n'a pas été confirmée par les recherches en Irak. «Je pensais que nous trouverions des armes de destruction massive. Beaucoup ici aux Etats-Unis, beaucoup dans le monde, les Nations unies, pensaient qu'il (Saddam Hussein) avait des armes de destruction massive et nous devons trouver ce qui a cloché dans la collecte de renseignements» déclarait M.Bush à la presse. Tout au plus, George W.Bush, concède qu'il fera (à l'avenir) plus attention quant «aux justifications que nous présenterions» indiquant «Maintenant, vous savez, si nous devions à nouveau nous lancer dans une affaire nécessitant une action concertée de la communauté internationale contre un autre pays, nous voudrions faire très attention aux justifications que nous présenterions. Mais je pense que les gens reconnaissent à quel point Saddam Hussein était quelqu'un de mauvais.» Dans une de ses multiples déclarations aux médias, il indiquera à propos de l'Iran, (voir article ci-dessous), qu'il n'écartait pas une action militaire contre ce pays «si les Etats-Unis échouaient à persuader ce pays d'arrêter immédiatement la fabrication d'armes nucléaires», ajoutant: «J'espère que nous pourrons résoudre ce problème d'une manière diplomatique, mais je n'écarterai jamais aucune option.» Comme quoi Bush II n'est pas prêt d'abandonner la politique à la hussarde de Bush I, faisant plus que jamais le gendarme du monde et le tri entre les «bons», ceux qui font allégeance à la toute puissance des Etats-Unis et les «mauvais», ceux qui prétendent se passer du parapluie de Washington et conduire leur propre politique de défense, comme c'est le cas de l'Iran et de la Corée du Nord, qui, après l'Irak, sont dans le collimateur de l'administration Bush. Sans état d'âme, George W. Bush est tout à fait prêt à rééditer en Iran ce qu'il a fait en Irak comme le révèle le magazine New Yorker. M.Bush et ses stratèges «va-t-en guerre» ne semblent avoir tiré aucun enseignement du premier mandat et des échecs enregistrés en Irak, que dans la lutte antiterroriste, l'ennemi public numéro un des Etats-Unis, Ousama Ben Laden court toujours et se trouve insaisissable dans la nature. De fait, la CIA semble avoir découvert un document d'Al Qaîda de 39 pages qui fait référence à l'assassinat du président américain. Document que la centrale du renseignement américain prend très au sérieux. Analysant la politique du premier mandat de Bush, le sénateur démocrate, Ted Kennedy, estime qu'elle a été «undésastre», soulignant par ailleurs que la politique américaine en Irak, «était une suite de gaffes après gaffes» résumant un peu l'opinion générale. Toutefois, le président Bush II, loin de faire la part des choses est prêt à récidiver et à poursuivre la même politique calamiteuse qui a marqué son premier mandat.