Le Premier ministre belge a déploré le blocage des négociations entre les communautés flamande et francophone sur la réforme de l'Etat et s'est montré pessimiste sur la survie de son gouvernement dans des entretiens publiés ce week-end par plusieurs quotidiens régionaux du Royaume. “Il faut arriver à cette réforme de l'Etat qui nécessitera des transferts de compétences et de responsabilités. C'est un élément important de l'accord de gouvernement. Donc, ce gouvernement ne survivra que dans la mesure où l'on parviendra à s'entendre sur ce sujet”, a-t-il averti. “Depuis la nomination des négociateurs, on n'a pas avancé d'un millimètre”, a-t-il déploré. “Je crois qu'ils ont buté sur exactement les mêmes difficultés que j'ai rencontrées ces derniers mois”, a-t-il souligné. Le roi des Belges, Albert II, a prolongé jusqu'à “la deuxième moitié de septembre” une mission confiée à trois médiateurs pour préparer le lancement de négociations sérieuses sur la réforme de l'Etat entre ses sujets néerlandophones et francophones aux intérêts économiques et culturels de plus en plus antagoniques. Cette mission lancée le 17 juillet en raison de l'incapacité de M. Leterme de faire accepter les bases d'un compromis, même à ses propres troupes du parti chrétien-démocrate flamand CDV et à son allié nationaliste de la NVA, devait à l'origine s'achever le 31 juillet. Yves Leterme avait pris acte de cet échec et présenté sa démission au roi Albert II qui l'a refusée et a chargé trois personnalités de tenter de débloquer les négociations. “Les francophones doivent convaincre de leur disponibilité à arriver à cette réforme de l'Etat”, soutient M. Leterme. “Si j'échoue, le pays aura un problème”, met-il en garde. La NVA a convoqué son congrès le 21 septembre pour décider s'il reste ou non dans la coalition de gouvernement. Or, le parti nationaliste, qui forme un cartel politique avec la formation de M. Leterme, ne cache pas son scepticisme sur la mission des médiateurs. Interrogé sur la position de son parti si la NVA décide de quitter le gouvernement, Yves Leterme a répondu qu'il le suivrait. “Je suis le père du cartel et un père ne laisse pas tomber ses enfants”, a-t-il affirmé. R. I./Agences