Pendant neuf jours à compter de dimanche prochain, les amateurs de sport du monde entier vont braquer leur regard sur le “Cube d'eau” de Pékin, où Michael Phelps tentera de relever le défi le plus fou de l'histoire olympique. Le nageur américain part à la conquête de huit médailles d'or pour effacer des tablettes Mark Spitz et ses sept titres olympiques remportés à Munich en 1972. Il y a quatre ans à Athènes, où il n'avait glané “que” six médailles, Phelps avait eu un avant-goût de la pression médiatique et populaire qui l'attend à Pékin. Mais le nageur de 23 ans se sent mieux préparé aujourd'hui qu'il y a quatre ans. “La dernière fois, j'étais comme une biche éblouie par la lumière des phares, je n'avais jamais reçu autant d'attention de la part des médias”, a déclaré Phelps lors des récentes sélections américaines. “Je suis aujourd'hui beaucoup plus détendu.” “Traverser tout cela, il y a quatre ans, m'a aidé à mieux me préparer pour les Jeux à venir. Je suis plus détendu et plus je suis détendu, meilleur je suis”, prévient-il à l'adresse de ses futurs concurrents. “Lorsque je me présente pour une grande course, je suis très concentré. Je ne m'éparpille pas, je ne plaisante pas, mon esprit est focalisé sur le travail que je dois faire.” “C'est quelque chose qu'il m'est facile de faire, je ne sais pas pourquoi”, précise Phelps, réputé pour sa haine de la défaite. “RIEN N'EST TROP HAUT” Pour maîtriser la pression, Phelps s'est créé au fil des ans un cérémonial bien précis avant chaque course. Il arrive toujours à la piscine à la même heure, effectue les mêmes étirements dans le même ordre et — très important — il monte toujours sur le plot de départ du côté gauche. “La première fois que je l'ai vu nager — je crois qu'il avait 10 ans —, j'ai tout de suite remarqué qu'il avait cette intensité naturelle”, témoigne Bob Bowman, l'entraîneur qui l'a emmené au plus haut niveau mondial tout en assumant le rôle du père que Phelps n'a pas eu après le divorce de ses parents. “Je pense qu'il avait décelé quelque chose en moi au plus jeune âge et il ne m'a jamais laissé tomber, dans les bons comme dans les mauvais moments”, raconte Phelps. “Il m'a aidé à grandir pour que le petit nageur de 11 ans qui ne savait pas vraiment ce qu'il faisait devienne la personne que je suis aujourd'hui.” “J'ai pu accomplir les rêves de ma vie. J'ai toujours voulu être un athlète professionnel, gagner une médaille d'or olympique, battre un record du monde et Bob m'a guidé vers tous ces objectifs.” “Entre nous, c'est plus qu'une simple relation entre un athlète et son entraîneur. Nous sommes amis.” Bowman a appris à Michael à conduire et il était aussi là pour lui nouer sa cravate avant son premier bal du lycée. En dehors de la natation, Phelps n'a que peu de centres d'intérêt. Tout son être, tout son esprit sont tournés vers “l'heptathlon” de Pékin, où il s'alignera à titre individuel sur 100 et 200 m papillon, 200 et 400 m 4 nages, 200 m nage libre ainsi que sur les trois relais américains. “Je pense que rien n'est trop haut. Tout est question de volonté. La seule limite est le ciel. C'est une des choses que Bob m'a apprises. Je me fixe des objectifs très élevés et je travaille dur pour les atteindre.” Dans quelques jours, ils seront plusieurs milliards de téléspectateurs à pouvoir en témoigner.