Les effectifs de l'organisation de Droukdel, qui ont été renforcés entre 2003 et 2005 en raison de la guerre en Irak, sont actuellement amoindris. L'élimination d'une quinzaine d'“émirs” GSPC et le démantèlement de plusieurs réseaux de soutien aux groupes terroristes, notamment dans les wilayas du Centre (Tizi Ouzou, Bouira et Boumerdès) a complètement dérouté les groupes terroristes du GSPC qui non seulement continuent à collectionner les attentats ratés, mais, en plus, ils “tirent” à l'aveuglette. Pressés de répondre aux coups qui leur sont portés par les services de sécurité afin d'élever un moral qui n'a jamais été aussi bas, et souffrant de plus en plus d'encadrement en raison de l'élimination de la plupart des anciens chefs terroristes, l'ex-GSPC fait dans l'improvisation. En témoigne, les quatre attentats kamikazes manqués perpétrés respectivement à Bordj El-Kiffan, Lakhdaria, Tizi Ouzou et dernièrement à Zemmouri El-Bahri où les victimes étaient de simples citoyens. Le coup le plus dur reçu par les groupes terroristes demeure incontestablement le démantèlement d'une grande partie de ses réseaux de soutien. ? cela s'ajoute le peu de nouvelles recrues enregistrées dans les rangs des groupes terroristes ces deux dernières années, ce qui a amoindri considérablement les dizaines de phalanges écumant les maquis des wilaya de Boumerdès, Tizi Ouzou et Bouira. Les effectifs du GSPC, qui ont été gonflés dans les années 2003 à 2005 à la faveur de la guerre de l'Irak, sont devenus réduits à tel point que certains attentats commis à Skikda, Jijel et ailleurs sont le fait de groupes faisant partie de katibate de la région de Kabylie alors que les sériate, naguère composées de 10 à 30 éléments sont réduites à trois et quatre éléments armés et la plupart sont sans chef. Certaines d'entre elles font même cavalier seul en agissant pour leur propre compte, comme c'est le cas du reste de la seria de Boudouaou qui s'est versée dans le racket et le vol de commerçants établis dans la région. Ces derniers, qui en avaient marre des agissements de cette seria devenue “un groupe de malfaiteurs”, ont été contraints de contribuer à l'élimination de trois de ses éléments. Par ailleurs, le GSPC éprouve d'énormes difficultés à pénétrer à Alger et ses environs et les différentes tentatives menées ces derniers temps par katibat El-Feth de Boumerdès pour ouvrir un accès vers la capitale et mettre en place des cellules de soutien ont échoué. Mieux, les éléments chargés d'encadrer ces cellules auraient été pourchassés par la population et certains d'entre eux ont été contraints de rejoindre les maquis de Boumerdès et Tizi Ouzou de peur d'être pris par les services de sécurité. Par ailleurs, de nombreux observateurs de la scène sécuritaire expliquent cette recrudescence d'attentats terroristes perpétrés dans quatre wilayas différentes et peut-être par des groupes différents sonne comme une conséquence des luttes intestines qui déchirent l'organisation terroriste. En effet, les katibate de l'ex-GSPC se sont toujours livrées à de la concurrence sur le terrain pour mieux se positionner dans leur guerre de leadership. Il est fort probable que katibat El-Farouk ou le groupe qui est derrière l'attentat de Lakhdaria a agi de sa propre initiative sinon comment expliquer que l'attentat de Tizi Ouzou comme par katibat Ennour est mieux entourée sur le plan de la propagande par rapport à celui de Lakhdaria. Bien que perpétré le 23 juillet, soit dix jours à l'avance, celui-ci n'a été revendiqué que dans le sillage de celui de Tizi Ouzou et en plus sans la photo ni le nom du kamikaze excepté son nom de guerre. On ne sait si celui de Zemmouri El-Bahri va être revendiqué avec les mêmes égards que celui de Tizi Ouzou ou avec les mêmes défaillances que celui de Lakhdaria. une chose est sûre, le GSPC n'a jamais été aussi désorganisé et affaibli comme ces derniers temps. En dehors des bombes qui font encore parler de lui, le GSPC et ses groupes n'ont livré aucun combat corps à corps avec les services de sécurité, et ce depuis plusieurs années. M. T.