Les Algériens sont fatigués de la mort, de la peur et des processions funèbres et rien ne les rassure. Bien au contraire, il leur semble vivre un voyage dans le passé récent. Le terrorisme a encore frappé. Après une brève accalmie, le GSPC a repris du terrain en opérant un peu partout avec une nette augmentation de la cadence des attentats. Ces attentats ont pris une telle ampleur qu'il est clair que le massacre de la population est la seule expression courante des terroristes. Ils viennent d'asséner encore une fois, et deux jours de suite, la sanglante preuve de leur option irréductible. L'horreur de ces dernières semaines rappelle le climat de terreur imposé par le GIA dans les années 90. Quel langage alors adopter avec un GSPC sourd et inhumain ? Désormais, aucune initiative, aucun discours ne le fera reculer ou dévier de sa macabre ligne de conduite. Les Algériens sont fatigués de la mort, de la peur et des processions funèbres et rien ne les rassure. Bien au contraire, il leur semble vivre un voyage dans le passé récent. En face d'un terrorisme qui gagne en sauvagerie, surviennent parfois des discours optimistes qui ne donnent pas forcément l'effet d'encouragement. D'où le relâchement parfois involontaire de la mobilisation. Car le décalage entre le discours politique et les actions sur le terrain n'obéit pas à la même chronologie pour atteindre simultanément le même objectif. Il est inutile d'attendre un quelconque geste, en dehors de celui donnant la mort, de ces criminels barbares. Il est remarquable comme leurs répliques aux discours et réactions se ressemblent en intensité et en sauvagerie. Que faire ? Abdiquer devant l'horreur alors que l'Etat, grâce à la généreuse résistance des hommes et des femmes de ce pays, a survécu à la plus horrible tentative de destruction dans les années 90 ? La mobilisation ? Oui, la mobilisation. Pour peu qu'elle ne soit pas laissée aux seuls amateurs du “galvaudage” qui n'en feront qu'un slogan creux. Le moment est grave ! Mais il est encore temps de se ressaisir et de donner une leçon à ces hordes sauvages par la vigilance et la mobilisation et de se déterminer définitivement et clairement à lutter contre le terrorisme. Après tant d'années de mort, de larmes et de sang, il semble que c'est la seule solution pour en finir avec le terrorisme. D. B.