Les prises de position de l'envoyé spécial du SG de l'ONU, considérant que l'“indépendance de la RASD n'était pas un objectif accessible”, ont provoqué le courroux de Mohamed Abdelaziz. Pour le président sahraoui, “l'envoyé personnel se départit de l'attitude d'impartialité qui doit être la sienne, se disqualifiant totalement pour la conduite future des négociations”. L'ONU a confirmé jeudi que le mandat de l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, le Néerlandais Peter Van Walsum, n'avait pas été renouvelé et que ce dernier serait bientôt remplacé, rapportent des agences de presse citant une porte-parole de l'organisation onusienne, Marie Okabe. L'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, M. Peter Van Walsum, avait indiqué auparavant, que son mandat, expiré le 21 août, n'a pas été renouvelé. Dans une tribune publiée par le quotidien espagnol El Pais, M. Van Walsum (74 ans), qui avait remplacé en 2005 l'Américain James Baker à ce poste, a précisé qu'il s'exprimait en qualité d'ancien envoyé spécial personnel de M. Ban Ki-moon. Le diplomate néerlandais avait estimé, en avril dernier, rappelle-t-on, que l'indépendance du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc en 1975, “n'était pas un objectif accessible”. Le diplomate va encore plus loin, jeudi dernier, en affirmant dans le quotidien El Pais que “si le Polisario continue à exiger un référendum pour l'indépendance, le Maroc le rejettera de nouveau et le Conseil de sécurité (de l'ONU) va insister pour trouver un accord consensuel. Et rien ne changera”. Les réactions du côté sahraoui ne se sont pas fait attendre, et ce au plus haut niveau. Dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU le 16 août dernier, le président sahraoui, M. Mohamed Abdelaziz, avait affirmé que M. Van Walsum s'est “totalement” disqualifié pour conduire toute négociation future entre le Front Polisario et le Maroc. “En adoptant une attitude délibérément pro-marocaine puisqu'elle conforte la position du Maroc qui ne conçoit de solution que — dans le cadre de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du royaume —, l'envoyé personnel se départit de l'attitude d'impartialité qui doit être la sienne et foule au pied la légalité internationale, se disqualifiant totalement pour la conduite future des négociations entre le Front Polisario et le Maroc”, avait-il précisé. Le Front Polisario, en négociations avec le Maroc, avait exprimé sa “stupéfaction” et sa “désapprobation” à la suite de la déclaration faite en avril dernier par M. Van Walsum devant le Conseil de sécurité, soulignant qu'elle se démarque d'une manière “radicale” et “inacceptable” de la position traditionnelle des Nations unies sur cette question. Le Maroc et le Front Polisario ont entamé, en juin 2007, des négociations directes, sous l'égide des Nations unies, conformément à deux résolutions (1754 et 1783) du Conseil de sécurité, dans le but de parvenir à une “solution politique qui respecte le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui”. Quatre rounds de négociations ont déjà eu lieu à Manhasset sans avancée réelle. Le Maroc refuse de parler d'autre chose que son plan d'“autonomie” pour le Sahara occidental, que le Front Polisario considère “nul et non-avenu”. Un cinquième round est prévu à une date non encore déterminée. R. N.