Un député marocain du PJD (Parti pour la justice et le développement, islamiste), El-Idrissi Abou Zeid a ouvertement pris le relais de la voie officielle pour demander la réouverture de la frontière. Le député islamiste est allé loin en accusant “les généraux algériens d'être des traîtres à la solde de la France”, sous-entendu la position inflexible de l'Algérie sur le dossier sahraoui. La première réaction vient du RND qui a dénoncé cette “attaque” contre l'Algérie et ses institutions. “Le RND dénonce énergiquement le propos du député marocain en lui rappelant le rôle des partis du Maghreb dans la construction de l'espace maghrébin”, a réagi le parti d'Ahmed Ouyahia dans un communiqué rendu public hier. La réaction du RND est véhémente, à la mesure des déclarations du député marocain. Le RND qui rejette ces déclarations les considère “immorales et se caractérisent par des calculs politiciens”. Et de rappeler qu'il demeure attaché aux positions constantes du pays “pour l'application des résolutions de la légalité internationale visant l'autodétermination du Sahara occidental” et renouvelant à cette occasion son soutien au peuple sahraoui qui combat pour la restitution de son territoire occupé. Depuis le début de l'année, les autorités marocaines, le roi à leur tête, n'ont pas cessé d'appeler à la réouverture de la frontière fermée depuis 1994. D'ailleurs, le roi Mohammed VI avait implicitement accusé l'Algérie de vouloir appauvrir le peuple marocain. Le même discours sera repris par d'autres responsables, notamment le Chef du gouvernement qui avait consacré un Conseil de gouvernement à ce sujet, montrant l'Algérie du doigt comme étant un facteur de blocage. évidemment, partis, ministres et députés marocains n'ont jamais évoqué les conditions algériennes, notamment le problème de sécurité. Le timing choisi pour revenir à la charge n'est pas fortuit puisqu'il s'agit souvent pour la partie marocaine de tenter de faire diversion en focalisant sur l'Algérie lorsque le dossier du conflit sahraoui revient sur la table. Afin de temporiser et d'éviter d'aller vers une solution à ce problème que la communauté internationale a reconnu comme étant “celui d'une décolonisation”, il s'attaque à l'Algérie. Le député a été “désavoué” par le président de son groupe parlementaire, l'avocat Mustapha Rmid qui a affirmé que les déclarations du député “n'engageaient que sa personne et ne reflétaient pas les positions du parti”. D. B.