Le parti islamiste Justice et développement (PJD) a réalisé une “victoire historique" lors du dernier scrutin communal, mettant en échec “la campagne virulente" dont il a fait l'objet après les attentats de Casablanca, a écrit hier un journal du PJD. Le PJD a obtenu un total de 593 sièges de conseillers, occupant la 11e place parmi les 26 formations en présence, lors des élections communales du 12 septembre. Les deux grands partis de la coalition gouvernementale, l'Istiqlal (nationaliste) et l'Union socialiste des forces populaires (USFP) sont arrivés en tête avec respectivement 3 890 et 3 373 sièges. Le journal Attajdid (islamiste) admet que le tableau général "peut donner l'impression d'un recul", mais affirme que "la réalité est autre", faisant notamment observer que le PJD a réalisé de bons scores dans les grandes villes, arrivant même en première position dans une trentaine de centres urbains dont ceux de Meknès, Béni Mellal et Khouribga. Selon les calculs du journal, le PJD a réalisé à Casablanca un "taux de réussite" de 22,12%, (sièges obtenus par rapport au nombre de candidats présentés), loin devant l'Istiqlal et l'USFP (respectivement 14,55% et 11,95%). Au classement général, le PJD est arrivé en troisième position dans cette même ville, la plus grande du pays, "bien qu'il ne se soit présenté que dans la moitié des circonscriptions", souligne le journal. Attajdid indique encore que le PJD a obtenu le meilleur taux de réussite pour les femmes candidates: 1,7% (10 sièges) contre 0,8% pour l'USFP (27 sièges) et 0,5% pour l'Istiqlal (18 sièges). À l'échelle nationale, le PJD n'a présenté de candidats que dans 18% des communes, se concentrant sur les grands centres urbains où il est le mieux implanté. La décision de présenter un "profil bas" a été prise pour endiguer les critiques dont le PJD a fait l'objet après les attentats-suicide du 16 mai. Le PJD, seul parti islamiste toléré au Maroc, a été accusé, notamment par les socialistes, d'avoir favorisé l'intégrisme et d'être "moralement responsable" du terrorisme.