Le sommet de l'UE sur la crise russo-géorgienne s'est terminé en demi-teinte. Les Européens, qui veulent jouer un rôle de premier plan dans ce bras de fer entre Moscou et l'Occident, attendent de Moscou des preuves de sa volonté d'être un partenaire responsable. Malgré leurs différences de sensibilité, les 27 ont opposé à la stratégie russe de contentement de l'extension occidentale à ses portes via la Géorgie et demain l'Ukraine, ce que Nicolas Sarkozy a appelé “un message d'unité très fort”. Le chef de l'Etat français, président en exercice de l'UE, s'en est félicité, rappelant qu'en 2003, l'Europe était sortie “désunie” d'un sommet exceptionnel sur la guerre en Irak. Le Conseil européen condamne fermement la décision “inacceptable” de la Russie de reconnaître l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, recommandant aux autres Etats de ne pas la reconnaître en vertu des principes d'indépendance, de souveraineté, d'intégrité territoriale de la Géorgie reconnus par le droit international. Une aide importante à la reconstruction de la Géorgie est décidée. Soucieuse de prévenir de nouvelles tentations russes, notamment vis-à-vis de l'Ukraine et de la Moldavie, l'UE juge en plus nécessaire que jamais, de renforcer ses liens avec ses voisins orientaux. L'Europe, en réalité n'est pas en mesure de croiser le fer avec l'ours russe, mettant en avant la pleine mise en œuvre de l'accord en six points que Sarkozy avait fait signer, le 12 août, aux Russes et aux Géorgiens. D'ailleurs, le président français retournera, le 8 septembre, à Moscou et à Tbilissi, en compagnie de José Manuel Barroso, président de la Commission, Javier Solana, haut représentant de l'Union pour la politique étrangère pour essayer d'obtenir le retrait total des forces russes sur les lignes antérieures au déclenchement du conflit. En attendant, toutes les négociations engagées sur le partenariat stratégique entre l'Europe et la Russie sont “reportées”, a adopté le Conseil européen. Dès la semaine dernière, l'idée de sanctions avait été écartée, bien que Londres, Varsovie et plusieurs capitales d'Europe orientale jugeaient nécessaire de suspendre les négociations sur le partenariat stratégique. Berlin, Paris et Rome, ont exprimé le souci de ne pas couper le fil du dialogue avec Moscou. Rendez-vous est pris pour le sommet Europe-Russie programmé à Nice le 14 novembre. D. B.